Accusation de corruption par Navalny: Poutine déclare que le palais ne lui "appartient pas"
Le président russe Vladimir Poutine a personnellement démenti lundi être le le propriétaire d'une somptueuse résidence sur les bords de la mer Noire, suite aux accusations de l'opposant incarcéré Alexeï Navalny, dont l'enquête sur cette propriété a été vue 86 millions de fois.
"Je n'ai pas vu ce film, faute de temps. Rien de ce qui est montré dedans comme étant mes biens ne m'appartient à moi ou à mes proches", a dit le chef de l'Etat lors d'une rencontre télévisée avec des étudiants russes.
Des manifestations d'une ampleur inédites
Cette déclaration du président russe intervient deux jours après des manifestations nationales d'une échelle inédite organisées pour demander la libération d'Alexeï Navalny. Ces manifestations ont réuni plus de 20.000 personnes à Moscou, un record en plusieurs années pour une action non autorisée, mais ont aussi provoqué une mobilisation massive dans plus de 100 villes de province russes, habituellement moins promptes à se mobiliser.
La mobilisation a été amplifiée par la diffusion de l'enquête d'Alexei Navalny accusant le président russe de s'être fait bâtir un palais ayant coûté plus d'un milliard de dollars au bord de la mer Noire. Le film a été vu plus de 86 millions de fois depuis sa mise en ligne. Alexei Navalny a été arrêté à son retour en Russie le 17 janvier, après cinq mois de convalescence en Allemagne où il se remettait d'un empoisonnement présumé au Novitchok, un agent innervant de conception soviétique.
Une nouvelle journée d'action prévue dimanche
L'équipe de l'opposant a appelé à une nouvelle journée d'action pour dimanche prochain: "Le 31 janvier, 12H00. Toutes les villes de Russie. Pour la libération de Navalny. Pour la liberté de tous. Pour la justice", a écrit sur Twitter un proche allié d'Alexei Navalny, Leonid Volkov.
Il a précisé que cette date avait été choisie car c'est la plus proche du 2 février, jour de la comparution d'Alexeï Navalny devant un tribunal moscovite. Celui-ci doit décider si la peine de 3,5 ans de prison avec sursis reçue en 2014 sera transformée en peine de prison ferme pour violation de son contrôle judiciaire. Si les manifestants sont nombreux, "nos demandes résonneront plus puissamment", a estimé Leonid Volkov.