Accusé de multiples viols, un street artiste parisien mis en examen et écroué

25 femmes accusent cet homme de viol ou d'agression sexuelle. L'intéressé nie les faits.

Un artiste de rue parisien accusé par plus d'une trentaine de femmes, Wilfrid A., a été mis en examen ce vendredi pour "viols" et "agressions sexuelles" et placé en détention provisoire, a appris l'Agence France-Presse (AFP) de source judiciaire.

L'homme a été présenté à un juge d'instruction parisien au terme de sa garde à vue, débutée mercredi au 2e district de police judiciaire (2e DPJ) dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 26 juin.

Quatre jours plus tôt, le magazine Neon avait publié une enquête dans laquelle des femmes témoignaient et accusaient de viols ou de violences sexuelles cet artiste parisien, connu pour son tag "L'amour court les rues" figurant dans de nombreux endroits de Paris.

"Une traque inlassable"

"Avec l'aide de ses deux casquettes, celle du street artiste et celle du photographe, Wilfrid A. se livrerait à une traque inlassable, qu'on pourrait qualifier de frénétique, aux très jeunes femmes, et ce depuis au moins une décennie", écrivait le magazine.

À la suite de l'article, une première plainte a été déposée en juin, puis 25 femmes âgées de 19 à 49 ans ont à leur tour dénoncé les faits à la justice début juillet, selon leur plainte consultée par l'AFP.

Douze l'accusent de "viol", treize d'"agression sexuelle", certaines étant mineures au moment des faits, selon cette plainte déposée par Me Valentine Rebérioux et Me Louise Bouchain.

Un "prédateur sexuel" jouant de sa "notoriété"

Ces 25 femmes décrivent un même "stratagème" de la part de Wilfrid A., qualifié de "prédateur sexuel" jouant de sa "notoriété" pour "agresser ses victimes".

Wilfrid A "aborde les jeunes femmes dans la rue" et les "complimente" puis "leur propose généralement de devenir ses modèles photo ou encore les égéries de sa marque", selon cette plainte. Arrivées à son domicile, les jeunes femmes se voient souvent proposer drogue ou alcool.

Devenant violent ou agressif, l'artiste aurait alors imposé à certaines des pénétrations sexuelles, à d'autres des agressions sexuelles.

Le suspect conteste les faits

La plainte était accompagnée du témoignage de 11 femmes, pour des agressions plus anciennes et prescrites.

Wilfrid A. "conteste les faits, il a d'ailleurs été placé sous le statut de témoin assisté pour un certain nombre d'entre eux", ont réagi auprès de l'AFP ses avocats, Me Marie Violleau et Me Joseph Cohen-Sabban.

Selon eux, "la chronologie des dépôts de plainte pose question". "À la recherche du 'buzz' une certaine presse s'est transformée en association de victimes au détriment du temps judiciaire pourtant indispensable à la sacro-sainte manifestation de la vérité", ont-ils déclaré.

Article original publié sur BFMTV.com

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