Accusé d'avoir logé un septuagénaire dans un box insalubre, un député LR dénonce "une calomnie"

Le député LR du Val-de-Marne Michel Herbillon veut "rétablir la vérité des faits" après la publication d'un article de Mediapart l'accusant d'avoir mis un local insalubre à la disposition d'un jardinier de 76 ans, mort en 2022.

Il brise le silence pour "rétablir la vérité des faits". Le député LR du Val-de-Marne, Michel Herbillon, a pris la parole lundi 15 janvier dans un communiqué publié sur son compte X pour répondre à "un article à charge de Mediapart qui met gravement en cause (s)on honneur".

Dans cette enquête publiée dimanche, le média d'investigation affirme qu'un jardinier de 76 ans, Raymond Sebas, a vécu pendant "plusieurs années" dans un box insalubre appartenant à l'élu. Surnommé "Monsieur Raymond", le septuagénaire a été retrouvé mort dans une rue de Châtenay-Malabry en avril 2022. Il n'avait pas de famille connue.

Sur son corps avaient été retrouvées les clés ouvrant le garage du député. Une source policière, qui s’était rendue sur place, a indiqué à Mediapart qu’il s’agissait d’un "box d’une dizaine de mètres carrés, sans fenêtre". Sur les étagères, des boissons et de la nourriture laissaient penser que la personne décédée vivait bien ici.

Un garage acquis pour les besoins de ses parents

"On m’accuse d’être un marchand de sommeil, d’exploiter la misère humaine et d’avoir en toute connaissance de cause logé une personne âgée dans un box. C’est une infamie", dénonce Michel Herbillon en donnant sa version des faits.

Le député affirme avoir acquis ce garage en 2005 pour le mettre à la disposition de ses parents qui avaient besoin d'un local pour garer leur voiture. Il assure qu’il ne connaissait pas "l’emplacement exact" et qu'il n'a "jamais disposé des clés".

Selon l'élu, c'est après le décès de son père en 2016 que sa mère aurait accepté de laisser le box à la disposition de "Monsieur Raymond" pour qu’il y entrepose ses outils. Michel Herbillon assure n’avoir eu vent de cette information qu’en 2020, quand sa mère a vendu son appartement pour entrer dans un Ehpad.

"À aucun moment, ni ma mère, ni moi n'avons eu connaissance que Monsieur Raymond Sebas utilisait ce local autrement que pour y entreposer du matériel", assure-t-il.

Visite d'une agence immobilière

Pour sa défense, il évoque une visite du box effectuée par une agence immobilière mandatée pour la vente à partir de septembre 2021, "sans me faire d’observations particulières".

"Ce n'est que par l'intermédiaire d'une seconde agence immobilière (à qui j'ai donné ensuite mandat en juillet 2022) que j'ai appris le décès de Monsieur Raymond Sebas. C'est avec sidération et une grande tristesse que j'ai découvert à ce moment-là qu'il dormait dans ce box", poursuit l'élu, regrettant que "personne n'ait alerté ou n'ait été alerté sur la situation" du septuagénaire.

"Loin de l’instrumentalisation scandaleuse qu’en fait Mediapart, la réalité est hélas une bien plus triste histoire, celle d’un homme seul dont la dignité lui a fait taire sa détresse", conclut l’élu.

Article original publié sur BFMTV.com

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