Accusée de trafic de drogue, la maire de Canteleu, Mélanie Boulanger démissionne pour « raisons de santé »

Accusée de trafic de drogue, la maire de Canteleu, Mélanie Boulanger démissionne pour des « raisons de santé. Photo d’illustration.
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Accusée de trafic de drogue, la maire de Canteleu, Mélanie Boulanger démissionne pour des « raisons de santé. Photo d’illustration.

FRANCE - La maire PS de Canteleu (Seine-Maritime), Mélanie Boulanger, poursuivie avec l’un de ses adjoints pour complicité de trafic de drogue, a annoncé ce mercredi 21 février, sa démission « pour raisons de santé ». Elle a parallèlement adressé sa démission du mandat de conseillère régionale au président de la Région Normandie.

Mélanie Boulanger, maire PS arrêtée dans un coup de filet anti-drogues remise en liberté

Mélanie Boulanger a indiqué souffrir de cette accusation et se retirer de ses fonctions dues à des problèmes de santé. « Cette accusation me salit, autant qu’elle abîme l’image de notre ville et celle de ma famille », a-t-elle réagi dans le communiqué de la mairie, qui qualifie de « surréaliste » cette accusation.

« L’annonce du 12 janvier de mon renvoi devant un tribunal correctionnel m’a cependant infligé une décompensation aussi inattendue que préoccupante. Depuis, c’est un combat pour ma santé que je dois mener (...) Ce combat médical est le seul qui ne soit pas compatible avec les lourdes responsabilités de Maire, et c’est pourquoi je suis contrainte d’y renoncer », écrit-elle.

Mélanie Boulanger est soupçonnée d’avoir donné des informations aux auteurs de trafic sur les contrôles de police, retardant la pose de caméras de vidéosurveillance, ce qu’elle a toujours démenti.

Son adjoint Hasbi Colak, chargé du développement économique, est notamment poursuivi pour avoir informé les trafiquants sur les contrôles de police ou pour avoir mis son véhicule de société à leur disposition, et sera jugé pour les mêmes faits.

Trafic de drogues à Canteleu

L’affaire commence en 2019, avec l’interpellation en Seine-Saint-Denis d’un homme lié à une famille de Canteleu, les Meziani, au coeur du dossier. Une information judiciaire est alors ouverte pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs et menée par un juge de Bobigny.

Deux ans plus tard, en octobre 2021, Mélanie Boulanger et son adjoint sont placés en garde à vue lors d’un coup de filet anti-stupéfiants, puis remis en liberté le lendemain.

Mélanie Boulanger avait alors affirmé n’avoir « aucun lien » avec les trafiquants de drogue de sa commune normande de 14.000 habitants située en banlieue nord de Rouen, dont elle est maire depuis 2014. Selon elle, ils l’ont contactée pour tenter « de l’impressionner, de l’intimider, de la dissuader de mener le combat » contre la délinquance. Mais l’élue n’a selon l’ordonnance de renvoi jamais déposé de plainte pour les menaces qu’elle dit avoir reçues.

Les juges évoquent un double jeu de Mélanie Boulanger, qui affichait publiquement une volonté de lutter contre le trafic de stupéfiants, mais dont les décisions étaient orientées par les trafiquants avec lesquels elle était en lien direct.

Selon ce document, Mélanie Boulanger a par exemple demandé des comptes à un commissaire sur une opération de police qui avait incommodé des membres de la fratrie Meziani.

En janvier 2024, deux juges d’instruction de Bobigny ont ordonné le renvoi devant le tribunal correction de Mélanie Boulanger, d’un de ses adjoints et de 17 autres personnes soupçonnées d’être impliquées dans un vaste trafic de stupéfiants. La date du procès n’a pas été précisée.

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