Tous accros aux compléments alimentaires ?
Créatine, zinc, protéines, chlorelle, ashwagandha… Stefan Tippner a tout essayé pour optimiser ses résultats à la salle de sport. Mais cet infirmier en maison de retraite de 39 ans n’a jamais vraiment vu de résultats probants.
Alors pourquoi continuer de prendre tous ces compléments alimentaires ? “Je croyais aux promesses de la pub”, confie-t-il à Ze.tt, la page jeunesse de l’hebdomadaire allemand Die Zeit.
“Le secteur des compléments alimentaires forme un marché opaque et très concurrentiel, à plusieurs milliards de dollars”, souligne Ze.tt. Un secteur qui a rapporté 3 milliards d’euros rien qu’en pharmacie, sans compter les réseaux sociaux.
Selon une étude publiée en 2022, 59 % des Allemands avaient consommé des compléments alimentaires durant les douze derniers mois. Et cette part ne cesse d’augmenter.
Comment expliquer ce boom ? “Aujourd’hui, l’alimentation n’est plus seulement perçue comme une source de satiété et de plaisir. Elle doit aussi permettre d’optimiser sa vie et ses performances, tout en prévenant l’apparition des maladies”, analyse le sociologue de l’alimentation Daniel Kofahl.
Et les réseaux sociaux y sont pour beaucoup. “On est inondés d’images de personnes à qui tout semble mieux réussir”, ajoute Daniel Kofahl, qui relie également cette tendance à un développement de l’esprit de compétition entre les gens. Qu’elle soit professionnelle, sociale ou amoureuse.
Une pression qui pousse à mettre la main au porte-monnaie. “Je devais dépenser dans les 150 euros par mois”, estime Stefan Tippner, qui a depuis décidé de réduire sa consommation de vitamines.
“J’ai fini par me rendre compte que la plupart de ces produits n’avaient aucun effet”, précise-t-il.
La plupart des médecins assurent que les personnes qui mangent de manière équilibrée fournissent à leur corps suffisamment de vitamines et de nutriments. Sauf carences établies, il n’est pas nécessaire de recourir à des produits pour compléter son alimentation.
D’autant plus que l’industrie des vitamines est loin d’être transparente. “Les seules réglementations concernent la publicité. Les informations liées au domaine de la santé ne doivent pas induire le consommateur en erreur, et s’appuyer sur des données scientifiques”, explique Ze.tt.