Accro au travail : une addiction méconnue

Le dramaturge et scénariste britannique James Graham souffre d’une addiction, diagnostiquée il y a plus de dix ans et dont il arrive désormais à parler, grâce à l’aide des Workaholics Anonymous, les “accros au travail anonymes”, groupe fondé en 1983 sur le modèle des Alcooliques anonymes. Il est accro au travail.

Être membre des Workaholics Anonymous, explique le Times, signifie se rendre à des réunions avec des semblables pour évoquer son problème et suivre un programme en 12 étapes, dont la première consiste à admettre qu’on a un problème.

James Graham s’est rendu compte qu’il avait un problème quand il s’est pris à mentir à ses proches sur l’heure à laquelle il commençait ses journées. “Vous entendez souvent cette expression [bourreau de travail] [comme si] c’était une habitude que vous aviez, pas une véritable maladie, a-t-il confié au quotidien britannique. Mais ce n’est vraiment pas différent des [dépendances à] l’alcool, aux drogues, au sexe ou à quoi que ce soit d’autre – c’est un modèle de comportement qui vous tue lentement.”

Cela peut toucher tout type de personnes

Il est loin d’être le seul dans ce cas. Le Times cite le banquier António Horta-Osório, directeur général du Lloyds Banking Group, qui avait révélé en 2017 avoir “failli être brisé par le stress et les longues heures de travail”. Selon Malissa Clark, professeure agrégée à l’Université de Géorgie aux États-Unis et autrice de Never Not Working : why the Always-on Culture is Bad For Business and How to Fix It (“ Jamais pas au travail : pourquoi la culture de la disponibilité est mauvaise pour les affaires et comment trouver des solutions”, février 2024, inédit en français), la plupart des victimes de cette addiction sont des personnes avec des carrières plus normales et des revenus moins élevés. Dans son ouvrage, elle évoque par exemple une enseignante de maternelle et un psychothérapeute. Leur point commun : être perfectionniste et ne pas avoir le sentiment d’être à la hauteur. Cela touche aussi bien les hommes que les femmes, mais ces dernières doivent en plus assumer les charges domestiques.

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