Accident de Pierre Palmade: la conduite sous l'emprise de stupéfiants, 3e cause d'accidents de la route mortels

Un phénomène massif. L'accident de la route impliquant l'acteur Pierre Palmade, testé positif à la cocaïne alors qu'il était au volant de sa voiture vendredi soir en Seine-et-Marne, met en lumière les dangers de la conduite sous l'emprise de stupéfiants. Il s'agit de la troisième cause d'accidents mortels sur les routes, selon des chiffres de la sécurité routière de 2021.

Si l'alcool et la vitesse sont les premières causes d'accidents mortels, la prise de stupéfiants complète le podium. Au total, 700 personnes ont perdu la vie en 2021 en raison d'un accident impliquant un conducteur ayant consommé une ou plusieurs drogue(s).

Les analyses toxicologiques menées sur l'humoriste de 54 ans ont révélé que Pierre Palmade avait récemment consommé de la cocaïne avant de prendre la route vendredi dernier. L'accident dans lequel il est impliqué a fait, en plus de lui, trois blessés graves dont une femme enceinte qui a perdu son bébé.

Une consommation qui désinhibe

Quels sont les effets de la cocaïne sur un conducteur? L'addictologue William Lowenstein rappelle sur BFMTV que cette drogue est classée comme "neurostimulant".

"Elle entraîne une extraordinaire excitation et en même temps un rétrécissement quasi-obsessionnel du champ de la pensée", développe le président de l'association SOS Addictions.

L'un des principaux problèmes au volant est que cette drogue cause une "désinhibition, c'est-à-dire une diminution de la perception des risques", selon lui.

S'il s'agit d'une "maladie addictive sévère", le conducteur sous l'emprise de stupéfiants n'en reste pas moins auteur d'une "faute pénale". "On peut être malade, mais on ne doit pas conduire", rappelle le médecin.

"De plus en plus accessible"

La consommation de cocaïne, plus que d'autres drogues, inquiète particulièrement les associations d'addictions qui observent qu'elle est "de plus en plus répandue", selon l'avocate en droit des victimes Vanessa Brandone, spécialisée dans les délits routiers.

Longtemps associée aux milieux aisés, la cocaïne, aujourd'hui "moins chère", est "de plus en plus accessible" à de nombreuses couches de la population, déplore-t-elle auprès de BFMTV.

Quand cette consommation entraîne un accident de la route, elle est évidemment "inacceptable et dramatique". "Une famille est anéantie en quelques secondes", déplore-t-elle.

Une circonstance aggravante en cas d'accident

La porte-parole du ministère de l'Intérieur Camille Chaize rappelle sur France Info ce lundi que chaque drogue a un effet différent sur l'organisme, mais que leur consommation entraîne dans tous les cas un changement de perception de la réalité.

"Avec le cannabis par exemple, ça va entraîner de la somnolence, ralentir la conduite, réduire le champ de vision. (...) La cocaïne va donner une conduite agressive, un sentiment de puissance", explique-t-elle.

"Par contre, au regard de la loi, c'est la même chose", souligne-t-elle, aucune distinction n'étant faite par le législateur en fonction du type de drogue consommé. Elle rappelle au passage qu'il est considéré comme "circonstance aggravante de provoquer un accident sous l'emprise de stupéfiants".

Dans le cas de Pierre Palmade, si plusieurs circonstances aggravantes sont retenues, l'acteur encourt jusqu'à 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende.

Article original publié sur BFMTV.com