Accident de Palmade : drogue et alcool au volant, Darmanin veut le retrait du permis et la création d’un « homicide routier »

En cas de conduite sous l’emprise de drogue, Gérald Darmanin a dit vouloir instaure un retrait automatique des 12 points du permis de conduire.
LUDOVIC MARIN / AFP En cas de conduite sous l’emprise de drogue, Gérald Darmanin a dit vouloir instaure un retrait automatique des 12 points du permis de conduire.

JUSTICE - « Bien nommer les choses permet de prendre conscience de l’ampleur de ces drames ». C’est par cette phrase que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a notamment justifié ce dimanche 19 février sa demande de renommer en « homicide routier » les accidents mortels dus à la drogue et à l’alcool.

Une interview donnée au JDD, une semaine après le grave accident provoqué par l’humoriste Pierre Palmade après avoir consommé de la cocaïne qui a fait trois blessés graves. Le ministre de l’Intérieur a également dévoilé sa proposition pour punir plus sévèrement les consommateurs de drogue et d’alcool au volant : un retrait des 12 points du permis de conduire. Une mesure qui conduirait de fait à suspendre le permis.

« Un adjectif insupportable »

S’appuyant sur la proposition d’associations, le ministre dit travailler depuis décembre 2022 « avec Éric Dupond-Moretti pour renommer en homicide routier les accidents mortels dus à la drogue et à l’alcool ».

Le débat autour de la création d’un délit spécifique « d’homicide routier » a refait son apparition depuis le 10 février, jour de l’accident de Pierre Palmade. L’idée est largement défendue par la fédération nationale des victimes de la route.

« Les victimes d’automobilistes positifs aux stupéfiants demandent deux choses : la création de ce délit pour que l’adjectif insupportable’involontaire’ disparaisse de la terminologie et que les peines de prison prononcées par les magistrats soient appliquées », avait résumé auprès de la Dépêche du Midi le docteur Dominique Courtois, président de la fédération nationale des victimes de la route.

Ces victimes de la route pointent d’ailleurs du doigt « une justice trop laxiste » face à la drogue au volant, un délit à l’origine de 20 % des accidents mortels de la route en France. Un total de 800 000 contrôles routiers « contre la drogue » a eu lieu en 2022, « soit le double des années précédentes », a d’ailleurs fait remarquer le locataire de la place Beauvau.

« J’ai donné comme instruction d’en faire un million cette année », a-t-il déclaré, en assurant de l’efficacité des contrôles dans l’Hexagone, où « 16 % des contrôles de l’usage de stupéfiants au volant se sont avérés positifs contre 3 % de ceux concernant l’alcool ».

Retrait des 12 points

« Je propose le retrait des douze points du permis de conduire pour toute personne qui conduit alors qu’elle a consommé de la drogue », a également déclaré le ministre au cours de cette interview au JDD, précisant que « la perte du permis n’est automatique qu’en récidive aujourd’hui ». Une mesure qu’il n’évoque que pour les stupéfiants et pas pour l’alcool.

Actuellement, la conduite sous l’usage de stupéfiants est sanctionnée de la perte de six points. Des peines complémentaires peuvent aussi entraîner une suspension du permis pour une durée maximale de trois ans et une annulation du permis avec trois ans maximum d’interdiction de demander un nouveau permis.

Gérald Darmanin souhaite également « rendre obligatoire la visite médicale de tout consommateur avéré de drogue pour qu’il soit autorisé à conduire s’il se soigne », a-t-il indiqué sur Twitter.

« Il n’existe pas de drogue récréative : il n’y a que des drogues mortelles. Environ 600 personnes meurent chaque année dans des accidents de la route liés aux stupéfiants », a-t-il ajouté sur le réseau social, relayant l’interview.

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