"Un abus d'autorité": le président mexicain déplore la mort d'un étudiant dans un accrochage avec la police
La mort jeudi d'un étudiant de l'école normale d'Ayotzinapa (sud) au Mexique dans un accrochage avec la police est un "abus d'autorité" et les policiers sont en détention, a indiqué lundi le président Andrés Manuel López Obrador.
L'école normale d'Ayotzinapa est connue pour la disparition de 43 élèves en septembre 2014, affaire emblématique dans un pays aux dizaines de milliers de disparus.
Dans un premier temps, l'affaire a été présentée par des sources officielles comme une "agression" de deux étudiants circulant à bord d'une camionette volée contre des policiers qui voulaient les arrêter à un contrôle routier.
Une arme à feu a été retrouvée dans leur camionnette, selon ces premières version officielles.
"Les policiers disent que les gamins ont tiré", avait déclaré le propre président vendredi. "Il y a eu un abus d'autorité", a-t-il rectifié lundi lors de sa traditionnelle conférence de presse. "Le jeune n'a pas tiré".
Des mobilisations 10 ans après la disparition des 43 d'Ayotzinapa
Le président a indiqué que les policiers sont en détention, confirmant que l'enquête est à la charge du parquet général: "Nous n'allons permettre aucune ingérence" ni "tentation de vouloir protéger les responsables".
La mort de l'étudiant Yanqui Rothan Gómez, 23 ans, s'est produite alors que des mobilisations continuent au nom des 43 disparus d'Ayotzinapa.
Mercredi, des manifestants ont brièvement fait irruption dans le vestibule d'entrée du palais présidentiel à Mexico pour demander justice. L'affaire des "43" est le cas le plus connu parmi les dizaines des milliers de disparus que compte le Mexique (au moins 92.000 d'après des déclarations officielles).
Selon la version officielle de l'ancien gouvernement (2012-2018), ils ont été enlevés par la police locale, en collusion avec des criminels, et ont été livrés au cartel des "Guerreros Unidos" qui les aurait assassinés.
D'autres enquêtes nationales et internationales ont prouvé que l'armée était au courant, et n'a pas fourni d'informations transparentes sur les faits.