Abou Sayyaf fixe un ultimatum avant l'exécution d'otages

MANILLE (Reuters) - Des combattants du groupe islamiste philippin Abou Sayyaf exigent le versement d'une rançon avant le 25 avril en contrepartie de la libération d'otages faute de quoi les captifs seront exécutés, montre une vidéo diffusée vendredi sur internet. Les prisonniers, deux Canadiens, un Norvégien et une Philippine, ont été enlevés en septembre dans un complexe hôtelier situé sur une île méridionale. Les otages sont semble-t-il retenus dans la jungle de Jolo, bastion du groupe Abou Sayyaf qui s'est rangé derrière l'Etat islamique en Syrie et en Irak. Dans la vidéo, les prisonniers, menacés par des ravisseurs armés de machettes, réclament à leurs familles et leurs gouvernements le versement de 300 millions de pesos (5,76 millions d'euros) par otage, un chiffre inférieur au milliard réclamé l'année dernière. "C'est un ultimatum", dit un homme masqué. "Nous décapiterons sans doute l'un des quatre", a-t-il ajouté, fixant l'ultimatum au 25 avril, 15 heures. Dans la vidéo diffusée sur YouTube, les otages étrangers demandent que leurs ravisseurs obtiennent ce qu'ils demandent. "On me demande de vous dire que la rançon est de 300 millions", dit un des hommes se présentant comme Robert Hall. "J'en appelle tout particulièrement au gouvernement canadien qui, je le sais, peut nous sortir de là. Je me demande ce qu'ils attendent." L'autre Canadien et le Norvégien s'expriment également pour demander de l'aide, contrairement à la Philippine qui n'a pas été autorisée à parler. Cette vidéo est la quatrième diffusée par les combattants pour ce groupe d'otages. Dans la précédente, publiée le mois dernier, un ultimatum avait été fixé au 8 avril mais aucune rançon n'avait été évoquée. Les combattants d'Abou Sayyaf détiennent d'autres étrangers, dont un Néerlandais, un Japonais, quatre Malaisiens et dix Indonésiens. (Manuel Mogato,; Nicolas Delame pour le service français)