ABN Amro décroche après ses résultats

par Bart H. Meijer

AMSTERDAM (Reuters) - L'action ABN Amro est en nette baisse lundi matin en Bourse d'Amsterdam, à l'issue de la publication des résultats du premier trimestre.

Elle perd 4,5% vers 8h30 GMT, signant l'une des trois plus fortes baisses de l'indice européen Stoxx 600 qui est stationnaire (-0,06%) au même moment. L'action pourrait ainsi connaître sa plus mauvaise séance depuis un an.

La banque néerlandaise a annoncé lundi un bénéfice net en baisse de 3% au premier trimestre, en raison de dépréciations de créances sur les secteurs du transport maritime et des services pétroliers offshore.

Le bénéfice net se monte à 595 millions d'euros, dépassant le consensus Reuters qui le donnait à 574 millions d'euros, contre 615 millions dégagés un an auparavant.

Morgan Stanley observe que, même si le résultat est en baisse, les coûts restent bien maîtrisés.

"Nous sommes bien partis pour réaliser nos priorités stratégiques et nos objectifs financiers d'ici 2020", explique le directeur général Kees van Dijkhuiuzen.

Des dépréciations de 208 millions d'euros durant le trimestre dépassent les prévisions et s'expliquent par des cas particuliers dans le maritime, l'énergie et les PME entre autres, explique Morgan Stanley, qui a une recommandation de "pondération neutre", sur l'action.

Des mesures d'économie ont permis de ramener le ratio des charges aux revenus de 60,2% au premier trimestre 2017 à 57,9% au premier trimestre 2018, en conformité avcec l'objectif de 56% à 58% défini pour 2020.

Van Dijkhuiuzen a précisé que l'objectif de 900 millions d'euros d'économies fixé pour 2020 était réalisé pour plus de moitié.

Le ratio de fonds propres dur a un peu diminué à 17,5% au premier trimestre, ce qui le ramène dans le bas de la marge définie comme objectif pour cette année.

Le ratio est inférieur au consensus qui le donnait à 17,7%, en raison des répercussions de la norme comptable IFRS9 et d'une inflation liée à la pondération du risque, dit encore Morgan Stanley.

La banque avait dit en février qu'elle conserverait des couches de fonds propres relativement épaisses car la nouvelle réglementation retrancherait sans doute quatre à cinq points à ses ratios de fonds propres dans les années à venir.

La réglementation Bâle IV pondère plus lourdement le risque sur les crédits immobiliers et cela touche plus particulièrement les établissements néerlandais qui ont habituellement de gros portefeuilles de ce type de créances.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)