Abaya : « L’école est une cible de choix des fondamentalistes »

« L’école permet de grandir et de s’affirmer, quand le fondamentalisme fige, au contraire, dans une identité », expose Pierre-Henri Tavoillot.   - Credit:RICCARDO MILANI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
« L’école permet de grandir et de s’affirmer, quand le fondamentalisme fige, au contraire, dans une identité », expose Pierre-Henri Tavoillot. - Credit:RICCARDO MILANI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

« J'ai décidé qu'on ne pourrait plus porter l'abaya à l'école », a tranché le ministre de l'Éducation Gabriel Attal, ce dimanche 27 août. À une semaine de la rentrée scolaire et face à la multiplication des atteintes à la laïcité, parmi lesquelles le port de ce vêtement religieux, le nouveau locataire de la rue de Grenelle a annoncé une interdiction, jugée « nécessaire et juste ».

Une décision dans la droite ligne de la loi de 2004, relative aux signes ostensibles religieux à l'école, rappelle Pierre-Henri Tavoillot, professeur de philosophie politique à la Sorbonne et responsable d'un diplôme « Référents laïcité » destiné aux institutions et aux entreprises. Une « urgence », fait-il aussi valoir. Car « les fondamentalistes, qui savent que l'on y construit ses repères et son individualité, font de l'école un lieu de conquête ».

Le Point : Comment avez-vous accueilli l'annonce de Gabriel Attal ?

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Pierre-Henri Tavoillot Pierre-Henri Tavoillot : Il était devenu urgent de clarifier les choses et sa décision d'interdire l'abaya – dans la droite ligne du texte de loi de 2004 – a le mérite de la clarté. L'institution montre qu'elle a non seulement pris conscience des difficultés que cette tenue pose à l'école, mais aussi qu'elle les assume et ne laisse plus les corps intermédiaires (chefs d'établissement, professeurs, recteurs…), parfois en grande difficulté, le faire seuls. Dans certains établissements, l'abaya – dont la connotation religieuse est une évidence abs [...] Lire la suite