Abad, Darmanin... La colère féministe dans la rue contre le "gouvernement de la honte"

POLITIQUE - “J’ai l’impression qu’on se fout de nous”. Mardi 24 mai, quelques centaines de personnes ont manifesté à Paris pour dénoncer la nomination de Damien Abad et la reconduite de Gérald Darmanin au sein du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne, malgré des accusations de violences sexuelles à l’encontre de ces deux ministres issus de la droite.

Le nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et du Handicap est sur la corde raide depuis la révélation, par Mediapart, de deux témoignages l’accusant de viol. Quant à lui, le ministre de l’Intérieur est toujours officiellement visé par une plainte pour viol, même si un non-lieu a été requis par le parquet de Paris en janvier dernier.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, ces nominations sont, une fois de plus, une preuve de l’hypocrisie du gouvernement et d’Emmanuel Macron, qui avait précédemment fait de l’égalité hommes-femmes la “grande cause du quinquennat”.

Qu'est-ce qu'on envoie comme signaux aux femmes, aux petites filles? Ça me déprime, ça me révolte.Claire, manifestante

Pour Gérald Darmanin comme pour Damien Abad, le gouvernement fait valoir l’absence de condamnation de justice. Lors de son premier compte rendu du conseil des ministres, lundi 23 mai, la nouvelle porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire a promis une “tolérance zéro pour les délinquants sexuels”, tout en ajoutant que “la justice est la seule à devoir ou à pouvoir trancher” en la matière.

Un argument battu en brèches par les associations féministes et les manifestantes au micro du HuffPost. “Il n’y a pas de droit à être féministe. Par contre, il y a un droit à ne pas être violée. Ça se fait de dire: ‘Je n’ai rien fait, c’est une injustice, mais je ne reste pas à ce poste, parce que ça remet en cause la parole des femmes’”, explique Floriane. Sur les dépôts de plainte en matière de violences sexuelles, “il y a peu d’instructions ouvertes et de violeurs condamnés”, ajoute Marion, qui considère que, “le temps que la justice se fasse, un accusé ne doit pas être à l’exécutif”.

À voir également sur Le HuffPost : Sur le cas Abad, le gouvernement a bien bossé ses éléments de langage

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

LIRE AUSSI: