Aïssam Medhem tacle les réalisateurs d’Un si grand soleil : "Certains ne prennent pas le temps de..."

Cette expérience dans Un si grand soleil a-t-elle changé la vision que vous aviez de votre métier et votre manière de travailler ?

Oui, ça a changé des choses étant donné qu’avant, je savais travailler mais comme un enfant scolaire qui sortait du conservatoire ou d’une école de théâtre. Je ne savais pas jouer sans me détacher d’un regard professoral. Je ne travaillais pas pour moi mais pour montrer que j’avais bien appris les leçons, que je savais timbrer, réciter du Molière ou du Corneille ou encore projeter ma voix. Mais le travail, ce n’est pas ça. Sur Un si grand soleil, j’ai appris que ça va très vite parce qu’on n’a pas le temps. Les metteurs en scène ne prennent pas tous le temps de nous diriger. Certains ont besoin de parler à l’acteur tandis que d’autres sont derrière leur caméra… Ce n’est pas qu’ils s’en foutent car si on est naze, ils nous font tout refaire. Mais ils ne s’approprient pas la direction d’acteurs comme une branche de leur travail.

Qu’est-ce que ça implique pour vous ?

Si nous, en tant que gamins entre 20 et 22 ans, on n’est pas capables de se mettre une rigueur et une exigence ou encore d’avoir un regard assez lucide sur nous-mêmes, on est cuits ! Certains réalisateurs sont beaucoup avec nous, d’autres nous calculent moins. Certains ne veulent pas se départir des propositions qu’ils ont dans la tête et on se soumet tandis que d’autres nous laissent très libres et prennent nos idées. La pluralité des réalisateurs, des réalisatrices et des manières de travailler oblige absolument à être aux aguets.

Qu’avez-vous appris d’autres ?

Qu’il vaut mieux être poli, courtois, souriant et à l’heure ! C’est con, mais ce sont les bases. Quand tu arrives à 22 ans, que tu gagnes un peu d’oseille et que tu fais trois selfies dans la rue, tu as l’impression d’avoir réussi et tu parles mal aux gens. Mais tu ne te rends pas compte que dans 10 ans, ils ne t’auront pas oublié à cause de ça.

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