Pour le 9 mai, le “Régiment immortel” russe défilera à Sofia

Pour les célébrations du 9 mai, le jour où la Russie commémore en grande pompe la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie, la Bulgarie va faire “encore plus fort” que Moscou, ironise le quotidien indépendant bulgare Sega.

En effet, comme le rappelle le journal, les militants prorusses et autres russophiles du pays comptent bien organiser un défilé du “Régiment immortel”, alors que la Russie a renoncé à ces marches cette année pour des raisons de sécurité.

Depuis le début des années 2010, ces marches au cours desquelles des civils brandissent les portraits des parents et des grands-parents qu’ils ont perdus pendant la guerre étaient devenues l’un des symboles de la Russie de Vladimir Poutine (ce dernier y participe avec un portrait de son père dans les bras).

La mairie de Sofia a confirmé qu’elle a reçu une notification sur la tenue de cette marche. Selon Pavel Ivanov, le président de la Fondation du Régiment immortel, la municipalité de Sofia ne peut pas légalement interdire la manifestation, “étant donné que le régime applicable à ce type d’événement est celui de la notification et non de l’autorisation”.

Drapeaux soviétiques et russes

“Ainsi, pour la deuxième année consécutive, Sofia sera l’une des rares villes du monde où le Régiment immortel défiera la guerre en Ukraine”, poursuit Sega. Les manifestants bulgares pourront brandir des drapeaux russes et soviétiques et ils déposeront, comme tous les ans, des fleurs au pied de l’immense monument à la gloire de “l’Armée soviétique libératrice” qui surplombe la capitale, Sofia.

Comme le note la presse bulgare, cette “liberté” tranche avec les restrictions adoptées par d’autres pays voisins de la Russie. En Moldavie, la police a annoncé qu’elle sanctionnera le port du ruban de Saint-Georges, cet attribut étant désormais assimilé à “l’invasion russe de l’Ukraine”.

D’autres anciennes républiques soviétiques comme la Lettonie ont décidé de purement et simplement interdire ces célébrations. L’Estonie a choisi une approche intermédiaire : il y sera possible de se recueillir à la mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale, mais dans le silence et sans brandir aucun drapeau soviétique et russe.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :