80 ans du Débarquement: «Mon ami est mort alors que je tentais de le sauver»

En 1944, à 19 ans, Charles Norman Shay est forcé de quitter sa tribu des Penobscot pour débarquer sur les plages normandes comme infirmier militaire. Aujourd’hui, il vit en Normandie. C’est le dernier vétéran du « D-Day » dans la région.

De notre envoyé spécial en Normandie,

« Allez Utah, rentre à la maison ». Marie-Pascale Legrand appelle son chien en fermant la porte, figure amérindienne floquée sur son t-shirt noir. Au milieu du bruit d’un escalier en bois qui grince, elle fait la visite : « Ici, vous avez des photos de sa famille, sa mère, ses grands-parents… » Des photos en noir et blanc le long d’un mur, au premier étage de cette maison normande : la tribu des Penobscot. Charles Norman Shay a grandi dans une réserve du Maine, à l’ouest des États-Unis. Fils d’une avocate militante pour le droit de vote.

« Ma mère a toujours voulu aider les Amérindiens, elle n’était pas très contente quand ses quatre fils sont partis faire la guerre », explique celui qui s’apprête à souffler sur sa centième bougie. Allongé sur son canapé en cuir, pantoufles aux pieds, au milieu des souvenirs de guerre, il poursuit : « À l'époque, nous n’avions pas le droit de vote aux États-Unis, par contre, on pouvait mourir pour eux, parce que quand ils sont venus nous chercher pour aller se battre en Europe, on ne pouvait pas refuser, sinon on allait en prison. »

« Charles, tu pars pour l’Europe »


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