Plus de 70 associations appellent à réduire le trafic aérien pour des raisons sanitaires et climatiques

Riverains d'aéroports et militants écologistes appellent à "réduire progressivement le trafic aérien" pour limiter ses effets néfastes sur la santé et le climat. Ils invitent également à manifester cette semaine pour une diminution de l'activité des aéroports.

Elles s'alarment de l'augmentation de l'activité aérienne et des risques qu'elle implique pour la santé et le climat. Plus de 70 associations de riverains d'aéroports et d'écologistes co-signent ce mardi une tribune publiée par Franceinfo pour appeler notamment à "réduire progressivement le trafic aérien" en France.

Ces collectifs appellent aussi à manifester du 9 au 14 mai pour défendre la "limitation du nombre de vols" ainsi que "la généralisation des couvre-feux dans les aéroports, les aérodromes et les héliports".

"Nous ne pouvons plus tolérer que notre santé, notre bien-être et l'avenir de l'humanité fassent les frais d'activités qui profitent surtout aux plus privilégiés, et pour lesquelles des alternatives existent", estiment les cosignataires de la tribune.

Les associations prévoient qu'une telle décrue d'activités donnerait lieu à des suppressions d'emplois et demande ainsi "la reconversion des travailleurs concernés".

Exemple de l'aéroport d'Amsterdam

La tribune dénonce la démarche française qui vise à "agrandir les aéroports et à faire de la croissance du trafic un objectif non négociable". Ses cosignataires appellent ainsi les aéroports français à suivre l'exemple de l'aéroport d'Amsterdam-Schipol, qui a "décidé de réduire le nombre total de vols, d'instaurer un couvre-feu, de bannir l'aviation privée et d'abandonner le projet de nouvelle piste".

Ces mesures, décidées par le gouvernement hollandais, se sont temporairement heurtées à un mur: attaqué par plusieurs compagnies aériennes alors qu'il comptait réduire son activité de 500.000 à 460.000 par an en 2023-2024, l'aéroport d'Amsterdam a dû repousser ce projet après une décision de justice lui interdisant de procéder à une telle réduction de trafic pour la saison à venir. Mais un autre objectif, 440.000 vols par an d'ici 2025, a lui été validé par la justice.

En France, le PDG d'Aéroports de Paris (ADP) Augustin de Romanet a estimé sur BFM Business qu'il "faudrait inviter les gens à être plus raisonnables dans le voyage aérien" pendant ce qu'il estime être une "période de transition qui va durer à peu près 20 ou 30 ans" entre les flottes d'avion thermique et ceux qui n'émettront plus de particules carbonées en vol car ils fonctionneront "à l'électricité, à l'hydrogène ou aux carburants durables".

La tribune publiée sur Franceinfo est notamment cosignée par plusieurs dizaines d'associations de riverains d'aéroports dénonçant les nuisances ainsi que par des associations comme Greenpeace, France nature environnement, Action non violente COP21 (ANV-COP21) et Alternatiba.

Article original publié sur BFMTV.com

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