Il y a 70 ans, un Français inventait la TVA, « le Graal fiscal »

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est l’impôt qui rapporte le plus à l’État avec 202,7 milliards d’euros collectés en 2022, soit 37 % de l’ensemble des recettes fiscales.  - Credit:DURAND FLORENCE/SIPA
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est l’impôt qui rapporte le plus à l’État avec 202,7 milliards d’euros collectés en 2022, soit 37 % de l’ensemble des recettes fiscales. - Credit:DURAND FLORENCE/SIPA

Le consommateur la reconnaît par une ligne discrète, généralement présente en bas du ticket de caisse. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) représente entre 2,1 et 20 % du prix des produits payés par le client. Un taux loin d'être négligeable. Pourtant, cette taxe est (presque) indolore pour le consommateur, puisqu'elle est déjà incluse dans le tarif affiché en rayon.

Cette invention géniale, « révolutionnaire », ose l'économiste Jean-Marc Daniel, est l'œuvre de Maurice Lauré. Elle a vu le jour il y a 70 ans, le 10 avril 1954. Cet ingénieur polytechnicien travaille alors à l'Inspection des finances. « Il fait le constat qu'en France de plus en plus d'activités économiques donnent lieu à des échanges, l'autoconsommation agricole va disparaître. Il faut donc généraliser l'impôt sur le chiffre d'affaires et sur les salaires, mais le problème est qu'avec ces taxes on paie deux fois : sur le chiffre d'affaires de l'entreprise et sur celui de son fournisseur. Cela pénalise donc les systèmes avec énormément d'intervenants », explique Jean-Marc Daniel, auteur du livre Les Impôts, histoire d'une folie française : 60 ans de matraquage fiscal (éd. Tallandier, 2017).

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Dans la tête de Maurice Lauré naît alors l'idée de taxer non pas le chiffre d'affaires, mais la valeur ajoutée produite par l'entreprise. Il vient de mettre le doigt sur le « Graal fiscal » recherché depuis des siècles par les gouvernements successifs. En [...] Lire la suite