7 mars : La tirade alarmiste de Véran inspire les opposants à la réforme des retraites

POLITIQUE - Les grévistes de l’apocalypse. Olivier Véran a tenu un discours pour le moins alarmiste, ce mercredi 1er mars, au sortir du Conseil des ministres, en expliquant que « mettre la France à l’arrêt », comme le souhaitent les syndicats, « c’est prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole, sanitaire, voire humaine dans quelques mois. »

Le porte-parole du gouvernement, qui a entamé son traditionnel compte rendu par cette tirade surprenante, a effectivement rapproché la journée d’action du 7 mars à la sécheresse qui sévit dans le pays, ou à la santé des enfants. Comment ?

Morceau choisi : « Mettre la France à l’arrêt, ce serait laisser filer une crise que l’on peut encore éviter. L’absence de pluie depuis plus de 30 jours maintenant en France fait peser un risque extrêmement fort sur l’état de nos réserves en eau cet été », a ainsi fait valoir le ministre, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article, entre autres arguments hasardeux. Un discours, quelque peu accusatoire, qui ne plaît pas du tout aux opposants à la réforme.

Les sauterelles, l’apocalypse ou les flammes de l’enfer ?

Et depuis, les réactions sont nombreuses dans la sphère publique, entre agacement et ironie. Tous ceux qui s’expriment, en revanche, s’accordent sur un point : une telle sortie n’est pas acceptable. « Quelle honte, comment osez-vous ? », s’indigne par exemple le député écolo de Paris Julien Bayou sur les réseaux sociaux, accusant au passage le gouvernement de ne « rien faire » face à la sécheresse. « Vous devriez vous consacrer vingt-quatre heures sur vingt-quatre à la lutte contre le dérèglement climatique au lieu de brutaliser le pays avec la réforme des retraites », poursuit-il.

Dans ce contexte, plusieurs responsables de gauche préfèrent tourner en dérision la déclaration d’Olivier Véran. « Face à cette apocalypse… Le gouvernement ne retirerait pas sa réforme des retraites ? », fait par exemple mine de s’interroger le chef du groupe PS à l’Assemblée Boris Vallaud, dans le sillage du Premier secrétaire Olivier Faure qui voit dans les mots du porte-parole du gouvernement un « Apocalypse now. »

« À deux doigts de nous menacer de finir consumés par les flammes de l’enfer », renchérit l’adjoint PCF à la mairie de Paris Ian Brossat, toujours sur Twitter. La sénatrice EELV Mélanie Vogel, elle, prend le porte-parole du gouvernement aux mots et s’interroge : « Attendez, si on travaille le 7 mars alors il va pleuvoir en France, c’est ce qu’essaie de nous dire Olivier Véran ? »

Et ce n’est pas tout. Le patron de la CFDT Laurent Berger, lui aussi, se livre à ce petit concours d’ironie en demandant publiquement au porte-parole si les grévistes sont également responsables de la défaite des Bleus au dernier Mondial de foot.

« La sécheresse, c’est la faute des syndicats ? La crise sanitaire, idem ? Et pourquoi pas la défaite en coupe du monde ? Vos tentatives pour décrédibiliser une mobilisation sans précédent contre les 64 ans sont grossières », cingle ainsi le secrétaire général de la CFDT sur les réseaux sociaux, en demandant « un peu de sérieux » à Olivier Véran. Sans doute moins optimiste, son collègue François Hommeril, le chef du syndicat des cadres (la CFE-CGC) attend pour sa part « l’invasion des sauterelles » et « la pluie de grenouilles. » Pour arrêter la sécheresse ?

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