Covid-19: 6% des enfants positifs en 1 semaine, le ministère a sous-évalué

Le nombre de cas positifs au Covid-19 chez les enfants explose ces derniers jours (Photo: Getty Creative / Le HuffPost)
Le nombre de cas positifs au Covid-19 chez les enfants explose ces derniers jours (Photo: Getty Creative / Le HuffPost)

SCIENCE - Dans son dernier point de situation hebdomadaire, le ministère de l’Éducation nationale explique que 21.049 classes étaient fermées le jeudi 27 janvier, sur un total de 527.200. Sur les 7 derniers jours, 4,68% des élèves ont été testés positifs au coronavirus.

Mais ces cas de Covid-19 sont basés sur “la déclaration volontaire des intéressés”, rappelle le ministère. Quand on regarde directement les données de dépistage, les chiffres sont encore plus élevés. Sur la semaine dernière, du 17 au 23 janvier, 6% des mineurs de moins de 18 ans ont été testés positif au Covid-19, selon nos calculs.

Ces dernières semaines, la part des jeunes positifs augmente, à la fois selon les chiffres du dépistage et ceux du ministère de l’Éducation, même si ces derniers semblent sous-évalués, comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous. Alors même que les données du ministère sont plus récentes, car elles portent sur les 7 derniers jours (du 20 au 27 janvier), contre la semaine précédente pour Santé publique France.

7% des 6-17 ans positifs au Covid-19 en une semaine

Dans le dernier point épidémiologique de Santé publique France, publié jeudi 27 janvier et qui analyse la semaine précédente, on se rend compte que le taux d’incidence explose notamment chez les 6-17 ans, où cet indicateur atteint les 7000. Cela veut dire que sur une semaine, 7000 enfants sur 100.000 ont été testés positifs, soit 7% de la population de cet âge.

De manière générale, l’incidence des enfants est bien plus élevée que celle des adultes, sauf pour les nourrissons.

Le taux de positivité explose aussi, entre 22% et 40%. Une hausse qui s’explique par le fait que “le recours aux tests RT-PCR et antigéniques en première intention a diminué en faveur des autotests [qui] sont davantage utilisés par des patients ayant déjà eu un autotest positif”, précise Santé publique France.

Le graphique ci-dessous permet de se rendre compte de l’évolution du dépistage, de la positivité et de l’incidence au jour le jour.

Des cas de PIMS à venir

Dans un focus spécifique publié en parallèle, l’agence de santé fait également le point sur les cas de syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique, les PIMS. Depuis le début de la pandémie en mars 2020, on a dénombré environ 6 cas pour 100.000 mineurs. L’incidence monte à 8 pour les 6 à 10 ans.

Cette affection rare est scrutée de près car plusieurs études ont montré que le coronavirus augmentait le risque d’un cas de PIMS. Dans 84% des cas analysés par l’agence de santé, un test positif a confirmé une infection au Covid-19 antérieure.

Parmi ces cas où le PIMS a lieu après l’infection, 66% des patients ont également été touchés par une myocardite, l’un des effets indésirables associés aux deuxièmes doses de vaccin à ARN chez les adolescents et jeunes adultes. Parmi ces enfants atteints de PIMS, un séjour en réanimation a eu lieu pour 42% d’entre eux.

Ces dernières semaines, santé publique France note une “très nette augmentation” de ces cas de PIMS, comme le montre le graphique ci-dessous. Surtout, il y a un risque important que le nombre de cas continue de grimper dans les jours à venir. En effet, comme le rappelle l’agence, “un délai moyen de survenue des PIMS de quatre à cinq semaines après l’infection par le SARS-CoV-2 est fréquemment observé”.

Les cas de PIMS liés au Covid-19 chez les enfants depuis le début de la pandémie comparés aux vagues hospitalières. (Photo: Santé publique France)
Les cas de PIMS liés au Covid-19 chez les enfants depuis le début de la pandémie comparés aux vagues hospitalières. (Photo: Santé publique France)

On voit bien sur le graphique que la vague hospitalière classique a toujours connu son pic plusieurs semaines avant la vague de PIMS. La bonne nouvelle, rappelle Santé publique France, c’est que si la maladie initiale “peut être sévère, les données de la littérature montrent que très peu de séquelles sont observées lors des suivis des cas de PIMS à 6 mois”.

De plus, “il n’est pas exclu que les formes cliniques des PIMS liés au variant Omicron se révèlent moins sévères”, étant donné que ce variant entraîne un moindre risque d’hospitalisation. Les prochaines semaines devraient nous apporter des réponses.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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