Il y a 5000 ans, à l’âge du cuivre, les femmes détenaient le pouvoir en Espagne

Alors que les archéologues estimaient que la tombe la plus riche de l’âge du cuivre jamais découverte en Espagne était celle d’un homme, leur postulat a été balayé par des analyses mettant au jour l’existence de celle que l’on surnomme désormais "la Dame d’ivoire". Une découverte qui pourrait réévaluer la place des femmes dans les sociétés préétatiques.

Décidément, la protéomique, l'étude des protéines conservées dans les restes humains, est en train de révolutionner l’archéologie ! Cette technique qui consiste à analyser les peptides présents dans l’émail des dents permet de déterminer le sexe d’un individu dont les restes sont trop lacunaires ou trop abîmés pour une analyse anthropologique classique ou pour un prélèvement d’ADN ancien. Comme ils le rapportent dans la revue Scientific Reports, des chercheurs espagnols et autrichiens viennent d’utiliser cette méthode sur les dents d’un individu enterré il y a environ 5000 ans sur le site mégalithique de Valencina, dans la région de Séville (Espagne). D’après les données métriques et la richesse de son trousseau funéraire, les archéologues de l’université de Séville présumaient jusqu’alors qu’il s’agissait d’un homme. À tort, puisque les analyses pratiquées à l’université de Vienne disent à présent qu’il s’agissait d’une femme ! Et comme le démontrent la richesse et la particularité de sa sépulture, cette femme était sans conteste la plus importante de toute la péninsule ibérique à l’âge du cuivre.

Il y a 5000 ans, à l’âge du cuivre, les femmes détenaient le pouvoir en Espagne

En 2008, un immense complexe mégalithique est mis au jour près de la ville de Valencina de la Concepción, dans la vallée du Guadalquivir, en Andalousie. Au sein de ce complexe où prédominent les inhumations collectives, une tombe se distingue car elle n’accueille qu’un seul individu, ce qui laisse immédiatement penser que cette personne possédait un statut élevé, d’autant que son corps est entouré d’une multitude d’objets de très grande valeur. Cette sépulture remonte à l’âge du cuivre (ou Chalcolithique), période de la fin du Néolithique qui s’étend entre 3200 et 2200 ans avant notre ère en Ibérie. Mais, étonnamment, le trousseau funéraire ne comporte qu’un objet métallique – un petit poinçon de cuivre –, alors que ce sont les objets en silex et en ivoire qui prédominent, dont "une défense co[...]

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