5 choses à savoir sur Justine Triet, réalisatrice d'"Anatomie d'une chute"

Lauréate de la Palme d'or 2023 et de trois César (meilleure réalisation, meilleur scénario original, meilleur film) pour "Anatomie d'une chute", la réalisatrice Justine Triet vient de décrocher l'Oscar du meilleur scénario original ce dimanche 10 mars avec son film "Anatomie d'une chute". Découvrez 5 choses à savoir sur Justine Triet, la cinéaste multirécompensée.

SANTA MONICA, CALIFORNIA - FEBRUARY 25: Justine Triet poses in the IMDb Portrait Studio at the 2024 Independent Spirit Awards on February 25, 2024 in Santa Monica, California. (Photo by Emma McIntyre/Getty Images for IMDb)
5 choses à savoir sur Justine Triet, réalisatrice d'"Anatomie d'une chute." (Photo by Emma McIntyre/Getty Images for IMDb)

Ce 10 mars, le film Anatomie d'une chute de Justine Triet a remporté l'Oscar du meilleur scénario original, la fin d'une longue série de récompenses pour ce film français. Un long-métrage qu'elle a co-écrit avec le réalisateur Arthur Harari, son compagnon. Lors de la cérémonie, la réalisatrice a remercié en déclarant : "Merci beaucoup, ça va m’aider à traverser ma crise de la quarantaine. C’est fou. ça a commencé avec nous, coincés dans une maison. C’était le confinement, et nous avons mis les enfants devant des dessins animés pour avoir la paix. Et oui, il n’y a pas eu de frontière, je pense, entre le travail et les couches.". En remportant un Oscar, Justine Triet place la France dans une position "historique", tant l'Académie a boudé les films français ces dernières années.

1 - Malgré une Palme d'or, elle ne représentait pas la France aux Oscars

Alors que son travail a été salué à la fois par le milieu du cinéma, la presse et le public, Justine Triet n'a pourtant pas été choisie par le comité français pour tenter de concourir dans la catégorie "Meilleur film étranger" aux Oscars. Le comité, composé de sept professionnels dépendant du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) lui a préféré "La Passion de Dodin Bouffant", de Tran Anh Hun, qui n'a pas été retenu par l'académie des Oscars.

La cinéaste était cependant nommée dans plusieurs catégories aux Oscars : Oscar du meilleur film, de la meilleure réalisation, du meilleur scénario original, de la meilleure actrice (Sandra Hüller) et du meilleur montage. Elle a également auparavant décroché le Golden Globe du meilleur scénario et celui du meilleur film en langue étrangère début janvier. Ce 10 mars, elle a finalement remporté l'Oscar du meilleur scénario original.

Lors de la conférence de presse des European Film Awards, Justine Triet a été interrogée sur les raisons pour lesquelles son film n'a pas été sélectionné en tant que meilleur long métrage international pour la France. "Nous en avons beaucoup parlé, c'est la décision de la France" a-t-elle débuté, vite interrompue par Sandra Hüller : "Ce n'est pas la décision de la France, c'est la décision de 5 personnes dans un bureau. Ce n'est qu'une poignée de personnes, que je respecte, mais je pense que ce n'est pas représentatif du nombre de personnes qui ont vu le film en France." La réalisatrice reprend la parole, temporisant : "Nous sommes très heureux que le film ait su capter un public. On a dépassé ça. Nous n'avons pas fait ce film pour les récompenses. C'est quelque chose qui nous dépasse et ça ne nous appartient plus."

2 - Elle n'a pas sa langue dans sa poche

Lorsqu'elle est venue chercher sa Palme d'or, en 2023, sur la scène du Palais des Festivals, à Cannes, Justine Triet a profité de la tribune qui lui était offerte pour dénoncer plusieurs actions gouvernementales : "Cette année, le pays a été traversé par une contestation historique, extrêmement puissante, unanime de la réforme des retraites. (...) Cette contestation a été niée et réprimée de façon choquante." Elle a également accusé le "gouvernement néo libéral" d’Emmanuel Macron de défendre "la marchandisation de la culture" aux dépens "de l’exception culturelle française. Cette même exception culturelle sans laquelle je ne serais pas là aujourd’hui devant vous." Un discours qui lui a valu les foudres d'une partie de la classe politique.

3 - Elle était étudiante aux Beaux-Arts et ne s'imaginait pas réalisatrice

Justine Triet n'a pas fait d'école de cinéma. "À vrai dire, avant l’âge de 23 ou 24 ans, je n’avais même pas imaginé tourner un jour un film", a-t-elle confié aux Inrocks, en 2023. En revanche, elle pratique la peinture depuis l'adolescence et a même intégré les Beaux-Arts, n'ayant pas en tête une carrière de cinéaste. À ce propos, le peintre Thomas Lévy-Lasne a déclaré : "En fait, c’est moi qui l’ai convaincue de laisser tomber la peinture ! Aux Beaux-Arts, Justine a découvert d’autres modes d’expression. La vidéo plasticienne, le montage… On a même écrit un long-métrage ensemble, que nous n’avons pas réussi à faire. J’étais amoureux d’elle, on s’est séparés, mais on est restés amis." Justine Triet a cependant été au bout de son cursus d'art : "J’ai même eu mon diplôme avec les félicitations du jury. Mais le milieu de l’art me paraissait trop élitiste, trop fermé. J’avais envie de filmer ce qui se passe dans la ville."

4 - Elle a passé tous ses étés en famille dans une communauté bouddhiste

Justine Triet a grandi à Paris. Son père, imprimeur, était souvent absent, sa mère a "essayé d'être actrice", et a fait "plein de métiers, standardiste, correctrice dans l'édition..." énumère-t-elle dans une interview pour Le Monde, en 2023. Elle a également avoir confié au média avoir passé toutes ses vacances avec ses parents dans une communauté bouddhiste, dans le centre de la France, où elle avait "une liberté incroyable". Pour autant, elle n'est pas devenue bouddhiste : "J'aimerais bien l'être, mais mes parents ont produit l'inverse de la personne cool et zen. Je suis hyperangoissée et stressée."

5 - Elle a cessé de réaliser des documentaires à cause de problèmes de droit à l'image

Invitée dans "Vidéo Club", une émission de Konbini, en août 2023, la réalisatrice a été interrogée sur son basculement vers la fiction. "Au début de ta carrière, tu te prédestinais plutôt au docu ? Qu'est-ce qui t'a fait switcher vers la fiction ?" lui demande la journaliste. "Quand j'ai commencé à avoir des problèmes avec les droits à l'image, quand les gens je les filmais et qu'après ils me disaient 'Finalement, je ne veux plus être filmé.'" Elle explique que les gens qui n'ont pas conscience de la caméra, est une chose que sa génération "a cherché et n'avait plus, parce qu'il y avait cette conscience absolue que la caméra existe, maintenant les gens jouent avec."

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