436 actes antisémites recensés en France en 2022, en baisse de 26% sur un an selon le Crif
Le Conseil représentatif des institutions juives de France a annoncé ce mercredi qu'"en 2022, le ministère de l'Intérieur et le Service de protection de la communauté juive ont recensé 436 actes antisémites" en France.
Les actes antisémites ont été en 2022 au nombre de 436, contre 589 l'année précédente, selon un décompte rendu public mercredi par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), soit une baisse de 26%, à "relativiser" cependant, estime-t-il.
Dans un communiqué, le Crif fait état du rapport annuel publié ce mercredi par le Service de protection de la communauté juive (SPCJ, organisation privée qui a pour vocation la protection de la vie juive), émanation des principales institutions juives. Un rapport réalisé "avec le ministère de l'Intérieur", dit-il.
"En 2022, le ministère de l'Intérieur et le SPCJ ont recensé 436 actes antisémites" ayant fait l'objet d'une plainte ou d'un signalement à la police, écrit le Crif. "53%" de ces actes "portent atteinte à des personnes" et "10% sont des agressions physiques violentes".
Des chiffres pas encore confirmés par l'Intérieur
Interrogée par nos confrères de l'AFP, la place Beauvau n'a pas confirmé ces statistiques. Les chiffres du ministère doivent être publiés ultérieurement.
En outre, selon le Crif, "61% des actes antireligieux portant atteinte aux personnes sont dirigés contre des Juifs".
"Evidemment, une baisse est une bonne nouvelle, mais c'est à relativiser", a commenté le président du Crif, Yonathan Arfi.
Notamment parce qu'il ne s'agit "que des chiffres enregistrés en commissariat", ou parce que "les actes les plus graves restent à un niveau élevé". Ou encore parce que cela "ne reflète pas (...) la réalité de l'antisémitisme sur Internet".
"On reste sur un plateau élevé, du même ordre que ces 20 dernières années, a ajouté Fabrice Arfi, pour qui l'antisémitisme continue "de prendre différents visages et notamment ceux de l'islamisme, du complotisme et de la haine d'Israël".
Une "baisse en trompe-l'oeil" pour l'UEJF
Selon le Crif, le SPCF a également mené "une étude (...) sur la réponse pénale apportée aux agressions physiques antisémites commises de 2015 à 2019". Il en ressort que "63% des affaires d'agressions antisémites ont été classées sans suite" et que "dans seulement 24% des affaires les agresseurs ont été condamnés".
En septembre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'était félicité d'un recul de "25%" du nombre des actes antisémites recensés en France au premier semestre 2022 par rapport aux six premiers mois de 2021.
En 2021, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur, il y avait eu au total "1659 actes antireligieux" en France, soit 857 actes antichrétiens, 589 actes antisémites et 213 actes antimusulmans.
Vitrine politique de la première population juive d'Europe (environ 500.000 personnes), le Crif rassemble quelque 70 associations, telles que le Fonds social juif unifié ou l'Union des étudiants juifs de France (UEJF). Dans un communiqué distinct, l'UEJF a parlé d'une "baisse en trompe-l'oeil" et demandé que "le combat" contre l'antisémitisme soit "une priorité des pouvoirs publics".
Article original publié sur BFMTV.com
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