"3900 euros par semaine" : un mercenaire envoyé à Gaza témoigne

Cet Espagnol, habitué à de telles missions, raconte à El Mundo qu'il est employé par une société militaire privée qui appuie les troupes israéliennes.

Parmi les missions attribuées aux mercenaires, la tenues d'un checkpoint, comme ici au Sud de la Bande de Gaza / Photo d'illustration (YURI CORTEZ / AFP)
Parmi les missions attribuées aux mercenaires, la tenues d'un checkpoint, comme ici au Sud de la Bande de Gaza / Photo d'illustration (YURI CORTEZ / AFP)

Payé 3 900 euros par semaine pour appuyer l'armée israélienne. Cette activité de mercenaire, c'est celle de Pedro Díaz Flores, un Espagnol habitué de ce genre de mission et qui se trouve actuellement engagé dans la bande de Gaza, raconte le quotidien espagnol El Mundo.

Ses missions : sécuriser les convois d'armes ou les déplacements des troupes dans la bande de Gaza et assurer la sécurité des points de passage et des frontières de Gaza et de Jordanie. "Mais nous ne combattons pas directement le Hamas", tient-il à préciser au quotidien espagnol.

"Je suis venu pour l'argent, ils paient très bien"

À ses côtés, des Français, des Allemands, des Albanais et Américains, membres des Marines ou des forces spéciales qui ont effectué des missions en Afghanistan, au Mali ou au Kosovo, et qui sont engagés par des entreprises militaires privées qui viennent en appui des troupes israéliennes.

"Je suis venu pour l'argent. Ils paient très bien, ils offrent un bon équipement et le travail est plutôt tranquille", détaille Pedro Diaz Flores. Un recours à des sociétés militaires privées qui se justifie par le fait, selon le mercenaire espagnol, "qu’un soldat israélien dans ces zones est un otage potentiel". Une pratique courante dans la zone, poursuit l'ancien militaire espagnol. "Traditionnellement, ils gardaient les terminaux frontaliers entre Eliat et Aqaba", a-t-il détaillé.

Engagé en Ukraine dans le sulfureux régiment Azov

Pedro Díaz Flores n'en est pas à son premier conflit. Celui qui a déjà servi en Irak et affirme avoir passé quatre ans dans l'armée espagnole était tout récemment engagé dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie, au sein du sulfureux régiment ukrainien Azov, fondé par des néonazis, et où l'idéologie y est toujours présente.

Un conflit qui lui a valu, poursuit le quotidien espagnol, une tête mise à prix par la Russie pour 10 000 dollars et la fausse annonce de sa mort, suivie d'une annonce de ses funérailles dans son village espagnol.

En France, un signalement à la procureure de la République de Paris

L'armée ukrainienne a en effet fait la part belle aux mercenaires. Au 6 mars 2022, le ministre des Affaires étrangères de Kiev évaluait à 20 000 le nombre de volontaires étrangers qui avaient rejoint ses rangs, provenant de 52 pays.

L'article d'El Mundo pourrait par ailleurs avoir des conséquences en France. Le quotidien espagnol mentionne en effet, aux côtés du mercenaire espagnol, la présence d'Américains, d'Allemands et de Français. Une précision qui n'a pas échappé au député LFI Thomas Portes, qui indique dans un communiqué publié sur X, saisir "la Procureure de la République de Paris afin qu’une enquête soit ouverte".

Selon l'article 436-1 du code pénal, l'activité de mercenaire est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

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