Il y a trente ans à Rostock, “la terreur d’extrême droite faisait son grand retour en Allemagne”

Dans son édition du 22 août, Der Tagesspiegel revient sur ce qu’il considère comme “le moment où la terreur d’extrême droite a fait son grand retour en Allemagne”, à savoir les émeutes de Rostock, en 1992.

Il y a trente ans, plusieurs centaines de personnes venues de toute l’Allemagne prenaient d’assaut Lichtenhagen, un quartier à la périphérie de la ville nord-allemande, “mettant en danger la vie des habitants d’un foyer pour demandeurs d’asile, la plupart des Sintis et des Roms, ainsi que celle d’environ 150 travailleurs vietnamiens”.

Pour commémorer l’événement, le journal de gauche publie en une la photo de l’un des participants à ces manifestations xénophobes, s’apprêtant à lancer une pierre, devant un véhicule en flammes. À l’époque, le public n’était pas venu en aide aux victimes, lorsqu’un jet de cocktail Molotov avait mis le feu à une barre d’immeubles habitée majoritairement par des immigrés. “Les milliers de badauds présents n’étaient pas intervenus, ils avaient préféré soutenir les violences en applaudissant.”

Échec de l’État de droit

“Ces émeutes figurent parmi les pires violences racistes du début des années 1990 – et illustrent parfaitement l’échec de l’État de droit à cette époque”, commente le titre berlinois dans son article de une. Entre ratés techniques et problèmes d’organisation, la police avait peiné à restaurer l’ordre. Près de 200 membres des forces de l’ordre avaient été blessés et il avait fallu quatre jours avant que le calme ne revienne à Lichtenhagen. “La semaine suivante, plusieurs dizaines de foyers pour demandeurs d’asile avaient été attaqués dans toute l’Allemagne, à coups de pierres et de projectiles incendiaires.”

Les lois migratoires allemandes ont été durcies par la suite, assure Der Tagesspiegel. Mais le plus choquant reste les suites judiciaires des émeutes de Rostock. “Sur les 400 émeutiers environ, moins de 50 ont été condamnés et seuls trois d’entre eux ont été incarcérés, explique le quotidien. Certaines procédures ont duré plusieurs années : les dernières sentences ont été prononcées en 2002, et l’important laps de temps écoulé depuis les faits avait alors été considéré comme une circonstance atténuante.”

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