3 mai 1968: l’évacuation de la Sorbonne et le début des manifestations violentes

En ce vendredi 3 mai 1968, la météo est digne d’un mois de novembre, mais le mouvement étudiant, né un mois et demi plus tôt à l’université de Nanterre, atteint le point d’ébullition. La police procède à l’évacuation des locaux de la Sorbonne tandis que les premiers pavés volent vers les forces de l’ordre.

Depuis le 22 mars 1968, la faculté des lettres à Nanterre est occupée par le mouvement des étudiants pour, au départ, une histoire des droits de pouvoir se rendre dans les chambres réservées aux femmes. Devant la multiplication des blocages, le doyen de l’université, Pierre Grappin, décide de fermer la faculté jusqu’à nouvel ordre.

Daniel Cohn-Bendit, l’un des leaders du mouvement, ainsi que sept autres étudiants désignés comme meneurs, sont convoqués au conseil de discipline au rectorat à la Sorbonne. En même temps, les locaux du plus grand syndicat des étudiants, l’UNEF, sont incendiés et les soupçons se portent sur le groupe d’extrême droite « Occident ». Plusieurs centaines d’étudiants de Nanterre se rendent à la Sorbonne et occupent pacifiquement la grande cour de cet établissement dans le Quartier latin.

Mais le recteur de l’université de Paris fait appel à la police pour faire évacuer les lieux. Les forces de l’ordre arrivent dans un premier temps pour procéder au contrôle d’identité, puis, sur décision des autorités, commencent à embarquer les étudiants pour les emmener au commissariat. En même temps, la place de la Sorbonne se remplit de manifestants qui essaient d’empêcher l’arrestation des étudiants. La situation dégénère et les premières barricades apparaissent sur le boulevard Saint-Michel et le boulevard Saint-Germain.

Un journaliste de RTL, présent sur les lieux, intervient en direct à l’antenne :


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