De 200$ à 100$ par jour : le Bhoutan contraint de revoir sa taxe touristique à la baisse

200 dollars par jour et par personne : voilà un an, le Bhoutan annonçait presque tripler la “taxe pour le développement durable” (“sustainable development fee” ou SDF en anglais) qu’il impose à la plupart de ses visiteurs. Il était alors “déterminé à renforcer sa stratégie touristique ‘haute qualité, faible volume’”, rappelle Nikkei Asia.

Mais, après deux ans et demi de fermeture en raison de la pandémie de Covid-19, la reprise économique se fait attendre. Si bien que le gouvernement du petit royaume himalayen est aujourd’hui contraint de faire machine arrière.

À compter du 1er septembre et pour les quatre prochaines années, rapporte The Bhutanese, le montant de cette taxe sera divisé par deux et passera de 200 $ à 100 $. “Cette décision constitue un énorme soulagement pour l’industrie du tourisme, qui réclamait une SDF moins élevée afin d’attirer davantage de touristes”, commente le journal anglophone. L’industrie hôtelière notamment “poussera un grand ouf de soulagement”, la mesure intervenant juste avant l’automne, pic de la saison touristique.

300 000 touristes en 2019

Depuis le début de l’année jusqu’à la mi-août, indique Nikkei Asia, le Bhoutan a enregistré 56 000 arrivées. “Les deux tiers venaient de l’Inde voisine, dont les ressortissants sont soumis à une taxe journalière différente de 1 200 roupies indiennes (15 dollars)”, relève le magazine économique. Une taxe qui restera inchangée. En 2019, le royaume avait accueilli plus de 300 000 visiteurs. Le secteur touristique employait alors 50 000 personnes.

Depuis son ouverture au tourisme dans les années 1970, le Bhoutan a toujours misé sur une sélection par l’argent afin d’éviter les méfaits du tourisme de masse. Le changement de tarif qui intervient au 1er septembre “souligne la difficulté de calibrer avec justesse la fréquentation touristique à un niveau qui soutienne l’économie sans nuire à l’environnement vierge et à la culture bouddhiste du pays”, estime le journaliste sur place de Nikkei Asia.

En 2019, l’arrivée de 300 000 personnes avait suscité des craintes dans le pays de 800 000 habitants. Le gouvernement avait alors décidé d’imposer une taxe aux touristes venus des pays voisins, jusqu’alors exonérés. Puis avaient donc fait passer à 200$ la taxe quotidienne imposée aux autres visiteurs.

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