1er Mai : Visé à Saint-Étienne, Glucksmann accuse LFI, les jeunes communistes revendiquent l’action

POLITIQUE - Drôle de muguet. Raphaël Glucksmann a été violemment pris à partie par une cinquantaine de manifestants ce mercredi 1er mai à Saint-Etienne. Arrosé de peinture et visé par de nombreux slogans hostiles, le chef de file de la liste du Parti socialiste et de Place Publique a finalement renoncé à rejoindre le traditionnel cortège organisé en ce jour de fête des travailleurs.

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Des violences rapidement condamnées par la classe politique, du Premier ministre Gabriel Attal à la tête de liste des Républicains François-Xavier Bellamy en passant par Jean-Luc Mélenchon, mais qui provoquent une nouvelle montée de tension à gauche, 40 jours avant les élections européennes.

Pas loin du remake des deux rives irréconciliables avec, dans les premiers rôles : le chef de file de la liste socialiste, les dirigeants insoumis et… Les jeunes communistes de la Loire. Un dernier protagoniste plus inattendu.

Pour Glucksmann, les insoumis sont responsables

Pris pour cible dès son arrivée aux abords du cortège à Saint-Etienne, Raphaël Glucksmann a expressément visé les militants insoumis. « Je ne les connais pas personnellement, mais ce qui est sûr c’est qu’il y avait des drapeaux de partis politiques, il y avait des drapeaux de Révolution permanente (un mouvement trotskiste) et de la France insoumise », a-t-il ainsi déclaré. Et de déplorer une « conception du débat démocratique » éloignée de la sienne.

Dans une série de messages publiés sur les réseaux sociaux, l’eurodéputé fondateur du petit parti Place publique a enfoncé le clou en affirmant que « ces attaques sont le résultat de mois de haine et de calomnies savamment orchestrées par les Insoumis et d’autres ».

Une référence sans doute aux nombreuses attaques dont il fait l’objet de la part d’élus et militants du parti de gauche radicale, lesquels lui reproche d’être trop timide dans son soutien à Gaza ou de se faire va t’en guerre face à la Russie. « Il est temps d’arrêter de jouer avec le feu comme le font Jean-Luc Mélenchon et d’autres chaque jour », a notamment insisté Raphaël Glucksmann, en affirmant par ailleurs que « 80 % de leurs tweets » lui sont consacrés.

Des accusations qui font bondir les premiers concernés. « Vous empêchez de manifester n’est pas normal. Salir les insoumis en leur en faisant porter la responsabilité ne l’est pas davantage », réplique par exemple le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard en évoquant des « accusations mensongères, malhonnêtes et révoltantes. » Raphaël Glucksmann a répliqué un peu plus tard en publiant un extrait de LCI, où un militant avec un drapeau LFI a revendiqué avoir pris part à l’action.

« Glucksmann aurait dû réfléchir avant de parler »

Un peu plus tôt, les jeunes communistes de la Loire avaient été les premiers à dire qu’ils avaient participé à l’éviction du candidat de la liste du Parti socialiste du cortège stéphanois. Outre plusieurs vidéos ou photos, montrant par exemple une banderole « Glucksmann dégage », le compte du groupe basé à Saint-Etienne partage plusieurs messages réjouis quant à la tournure des événements. L’un d’entre eux les félicite d’avoir « chassé cet anticommuniste notoire et ce vendu à l’impérialisme » qui « n’a pas sa place dans les mobilisations du 1er mai. »

Un discours qui tranche avec la réaction de Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, lequel s’est fendu d’un message de soutien à l’endroit de Raphaël Glucksmann. La tête de liste pour les européennes Léon Deffontaines a aussi « condamné avec la plus grande fermeté ces violences » sur franceinfo et apporté son soutien « aux militants socialistes et à leur tête de liste Raphaël Glucksmann ». Puis a précisé : « Je connais ce compte Twitter, ce ne sont pas des adhérents du PCF (...). Je n’ai pas à répondre de ces actes. » Il a toutefois ajouté que les communistes ayant participé seraient exclus du parti.

Quoi qu’il en soit, ces différents propos ne passent pas inaperçus du côté des Insoumis. Prenant la parole en marge du cortège syndical à Paris, Jean-Luc Mélenchon a redit son opposition à l’expulsion de Raphaël Glucksmann tout en soulignant, avec malice, qu’elle a été « organisée » et « revendiquée » par les « jeunesses communistes. » Le candidat socialiste « aurait dû réfléchir avant de parler, au lieu d’accuser la France insoumise qui est le confort que les gens se donnent en toutes circonstances », a ainsi tonné le fondateur du mouvement. Et surtout, bon 1er mai.

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