18.000 éclairs recensés lors des orages ce vendredi, un phénomène rare en mars
Les conditions orageuses de ce vendredi se sont formées à la faveur de températures particulièrement élevées pour la saison.
Une journée électrique. Près de 18.000 éclairs ont été enregistrés sur l'Hexagone ce vendredi 15 mars, alors que Météo-France avait placé 46 départements en vigilance jaune pour risque d'orages.
"Les orages ont été étonnamment actifs pour un 15 mars", a ainsi réagi Guillaume Séchet, météorologue et consultant pour BFMTV.
Selon Keraunos, l'observatoire français des orages et tornades, il s'agit là de la journée la plus orageuse depuis le début de l'année 2024.
Des températures très douces
Comme le détaille Météo-France, la saison des orages commence habituellement au printemps. "De mars à juin, les impacts de foudre sont de plus en plus nombreux sur terre, atteignant un maximum en juillet et en août", écrit l'institut météorologique.
Toutefois, les conditions orageuses de ce vendredi sont précoces, s'étant formées à la faveur de températures particulièrement élevées pour la saison. Ce samedi, les maximales vont de 12 à 16°C au nord et jusqu'à 24°C vers la Méditerranée.
"La conjoncture est propice avec une masse d'air doux, suivie dans la foulée d'une masse d'air humide venue de l'océan. Avec la chaleur, le plafond de condensation de la vapeur d’eau sera plus haut en altitude. Les nuages vont s'épaissir dans la hauteur, créant des nuages orageux", explique ainsi à l'Union Stéphane Nedeljkovitch, météorologue, ajoutant qu'il s'agit de conditions que l'on retrouve généralement plutôt au mois de mai.
Ces orages ne s'apparentent néanmoins pas à des giboulées de mars, qui se déclenchent selon le même principe, avec un temps instable, mais pas avec autant d'air chaud.
Conditions précoces
Les orages se forment donc dans des atmosphères instables où l'air chaud et humide est piégé sous une couche d'air plus froide. Actuellement, les conditions météorologiques que nous connaissons en Europe de l'Ouest sont notamment liées à la chaleur de l'océan Atlantique.
D'abord, cela apporte de l'humidité, expliquant en partie les importantes précipitations sur une partie nord-ouest de l'Europe depuis plusieurs mois, et de la chaleur, par transfert à l'atmosphère.
Ainsi, les 18.000 éclairs de ce vendredi sont assez exceptionnels. Si le mois de mars de l'année dernière avait été particulièrement électrique avec une journée à 28.473 éclairs, ce mois est généralement beaucoup plus calme. À titre d'illustration, il n'y avait eu que 7.871 éclairs sur l'ensemble du mois de mars 2022, 8.312 en mars 2021 et 8.738 en 2020.