150 jours pour ne rien faire

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François Hollande a donné à la France un nouveau Premier ministre à la suite de la démission de Manuel Valls. Le troisième depuis le début de son quinquennat.

Bernard Cazeneuve occupera Matignon pendant à peu près 150 jours. Certes, l’ancien ministre de l’Intérieur, est une personnalité politique estimable, compétente, son sens de l’Etat est une évidence. Mais que pourra t-il faire, à part expédier les affaires courantes ? En cinq mois, quelle sera sa marge de manœuvre politique ?

Il est peu vraisemblable qu’il puisse initier une nouvelle politique, insuffler une autre dynamique. Le budget de la France pour 2017 est bouclé, il n’aura donc pas la possibilité de revenir sur les choix financiers arbitrés et arrêtés par son prédécesseur.

Une gauche en décomposition politique

Il contemplera le pouvoir en déliquescence d’un président de la République en fin de mandat. Il sera confronté à l’attentisme de la haute fonction publique, d’autant plus qu’un changement de majorité politique n’est pas exclue au printemps prochain.

Il ne pourra pas s’appuyer sur une gauche qui, éparpillée en clans opposés, est en décomposition politique. Alors, passif, il assistera, impuissant, au combat que vont se livrer publiquement ses anciens collègues du gouvernement qui ne sont d’accord sur pratiquement rien et ne cesseront de critiquer le bilan de François Hollande qui est aussi le leur.

Les Français et les Françaises assisteront perplexes à ce jeu des partis et des politiques, à ce spectacle d’un gouvernement semant l’illusion de l’action, tentant de faire croire qu’il agit, commande, ordonne.

Ils observeront un président qui, pour sauver l’image de son quinquennat, tentera de marquer positivement sa place dans notre histoire, faire oublier les déceptions qu’il a engendrées, ne cessera de donner des leçons sur ce qu’il convient d’entreprendre pour l’avenir.

Que de temps perdu pour la France.