"14 heures d’attente": des milliers de voyageurs bloqués à l'aéroport de Dubaï après les inondations

Pas moins de 1.244 vols ont été annulés et 41 détournés depuis les violentes averses survenues ce mardi 16 avril dans la péninsule arabique. Depuis, des milliers de passagers restent dans l'expectative.

Vers un retour à la normale après près de trois jours de paralysie? Le trafic a repris progressivement ce jeudi 18 avril à l'aéroport de Dubaï, l'un des plus fréquentés du monde, tandis que la ville la plus touristique du Golfe tournait toujours au ralenti, deux jours après des pluies torrentielles ayant frappé les Émirats arabes unis.

L'aéroport espère retrouver une situation "approchant la normale" dans les 24 heures, a affirmé à l'AFP son PDG, Paul Griffiths, alors que de nombreux vols étaient encore retardés jeudi.

Selon un porte-parole de l'aéroport, 1.244 vols ont été annulés et 41 détournés, depuis mardi. Ce jour-là, des pluies record, jamais enregistrées depuis 75 ans, se sont abattues sur les Émirats, provoquant des inondations sans précédent dans ce pays désertique, et faisant un mort.

En conséquence, plusieurs zones de l'aéroport sont noires de monde, en particulier remplies de voyageurs en transit qui devaient faire escale par Dubaï. C'est le cas de deux Lyonnais qui devait se rendre en Indonésie.

"Nous avions notre correspondance pour aller à Bali et en fait le vol a été décalé d’une demi-heure, puis demi-heure par demi-heure, et le vol a été annulé. On nous a envoyés à un comptoir pour échanger nos billets et là une file de 300 personnes avec 14 heures d’attente", dit Humberto à BFMTV.

"Pas assez de fauteuils pour tout le monde"

Pour l'heure, il est impossible pour les voyageurs de quitter l'aéroport, et les compagnies aériennes et agences de voyage font leur possible afin de limiter l'attente, parfois précaire. "Beaucoup de gens sont par terre et dorment à même le sol. Il y a très peu de chaises, il n’y a pas assez de chaises et de fauteuils pour tout le monde", constatent les deux voyageurs français.

"On est dans un aéroport qui est très propre avec des WC pour pouvoir se soulager. Sinon pour se restaurer on n'a que comme solution les fast foods et autres bars qu’il y a dans les zones duty free", détaille encore Humberto.

L'intensité du phénomène a pris de court une ville qui mise notamment sur la qualité de ses infrastructures pour attirer touristes et expatriés, ces derniers représentant la majorité de sa population.

Le patron de l'aéroport, Paul Griffiths, a souligné auprès de l'AFP les difficultés rencontrées pour assurer un retour à la normale. "Faire venir le matériel, le personnel et toutes les choses nécessaires pour rétablir les opérations a été un énorme défi car toutes les routes étaient bloquées", a-t-il affirmé.

"Nous espérons simplement que le niveau de service que nous avons pu offrir à nos clients aura permis d'atténuer l'impact (...). Mais il est évident que nous sommes profondément bouleversés par toutes les perturbations", a-t-il ajouté.

Les Émirats au ralenti

À Dubaï, partout dans la ville, les rares taxis étaient pris d'assaut, tandis que des axes principaux étaient toujours recouverts de plusieurs centimètres d'eau, tout comme certains quartiers résidentiels. Dans les supermarchés, des étals de fruits et légumes étaient vides, faute d'avoir pu être réapprovisionnés.

Mercredi, le président des Émirats, cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, avait ordonné aux autorités "d'examiner rapidement l'état des infrastructures à travers le pays" et d'apporter "l'aide nécessaire aux familles affectées par les intempéries".

La tempête a touché les Emirats arabes unis et Bahreïn lundi et mardi, après avoir frappé Oman, un autre pays du Golfe, où 21 personnes ont été tuées, dont plusieurs enfants, selon le dernier bilan.

Article original publié sur BFMTV.com