13-Novembre: Manuel Valls porte plainte contre Arte

Manuel Valls photographié à l'Assemblée nationale en 2018 (illustration) (Photo: Reuters)
Manuel Valls photographié à l'Assemblée nationale en 2018 (illustration) (Photo: Reuters)

POLITIQUE - Diffusé sur Arte le 3 septembre, le documentaire Les Ombres du Bataclan de Francis Gillery n’a pas (du tout) plu à Manuel Valls. Au point que l’ancien Premier ministre a annoncé ce jeudi 16 septembre porter plainte “du chef de diffamation publique envers une personne publique”.

“Il est affirmé que j’aurais privilégié comme Premier ministre des intérêts électoraux au détriment de l’efficacité des interventions des forces de l’ordre lors de la nuit des attentats. Cela revient à m’imputer un cynisme quasi diabolique puisque je n’hésiterais pas à sacrifier des vies humaines sur l’autel d’un tortueux calcul électoral. Ces propos dépassent largement les limites admissibles de la liberté d’expression”, s’est il indigné sur Twitter. Manuel Valls assure également qu’il n’a pas eu la possibilité de répondre précisemment, à ces “affirmations d’une violence inouïe”.

La plainte est “en cours de dépôt”, a indiqué à l’AFP son avocat, Me Richard Malka.

Dans ce documentaire, une source anonyme présentée comme appartenant aux services de renseignement met en doute la stratégie choisie par l’exécutif de faire intervenir la brigade de recherche et d’intervention (BRI) au Bataclan.

”À ce moment-là, nous étions dans un contexte particulier: nous avions Manuel Valls qui, en tant que Premier ministre, visait clairement le poste de président de la République”, déclare cet intervenant, avant d’ajouter: “il avait besoin de s’accaparer les bonnes grâces des policiers, ce qui n’était pas gagné. ​​​​​Il fallait qu’il mette en avant des policiers sur une intervention, quitte à ne pas faire intervenir certains et à en privilégier d’autres, comme par exemple la BRI”.

Une présentation des choses qui conduit donc l’ancien ministre à poursuivre la chaîne franco-allemande. Sitôt ses intentions connues, Manuel Valls a reçu le soutien de plusieurs poids lourds de la majorité. “Chacun sait l’engagement total de Manuel Valls, comme ministre de l’intérieur puis comme Premier ministre durant cette période dramatique. Il a évidemment tout mon soutien”, a tweeté le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

“En responsabilité, ayant eu l’honneur d’occuper la fonction de ministre de l’Intérieur, je sais combien cette mise en cause est sans fondement, contraire à la vérité et à l’action du gouvernement alors en exercice”, a renchéri Christophe Castaner, quand le ministre délégué aux Comptes Publics Olivier Dussopt a exprimé son “plein soutien” à l’ancien Premier ministre.

À noter que ce n’est pas la première fois que des voix s’élèvent contre ce documentaire. Sur Europe 1, le 7 septembre, Bernard Cazeneuve avait déjà dénoncé la thèse “abjecte” développée par ce film, qui lui a donné “la nausée”. Spécialiste des questions de terrorisme, le journaliste de Mediapart, Mathieu Suc, a quant à lui exprimé sa “colère” après le visionnage du reportage, dont il dénonce “le ton complotiste”.

À voir également sur Le HuffPost: Le début du procès du 13 novembre raconté par notre reporter

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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