13-Novembre: pour Juliette Méadel, les accusations de Zemmour à l'encontre d'Hollande sont "odieuses"

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"Il savait qu'il y aurait des terroristes, mais il n'a rien fait." En déplacement à Bordeaux ce vendredi dans le cadre de la promotion de son dernier livre, Éric Zemmour a accusé François Hollande de n'avoir "rien fait" pour empêcher les attentats du 13-Novembre.

"Il a préféré que des Français meurent plutôt que d'empêcher des migrants de venir en France", a lancé le polémiste d'extrême-droite. Interrogée sur BFMTV, l'ex-secrétaire d'État chargée de l'aide aux victimes Juliette Méadel s'est indignée de ce discours "odieux".

"C'est complètement faux (...) le gouvernement a évidemment fait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher ces attentats odieux", assure-t-elle, "très choquée" par les paroles du candidat non-déclaré à l'élection présidentielle.

"La majorité des terroristes étaient français"

À présent conseillère municipale de Montrouge, Juliette Méadel souligne aussi que "lorsqu'Éric Zemmour indique qu'il s'agit de migrants qui ont commis ces attentats, il dit des choses totalement fausses (...) puisque la majorité des terroristes étaient français". En effet, les trois attaquants du Bataclan (Ismaël Omar Mostefaï, Samy Amimour et Foued Mohamed-Aggad) étaient Français.

Les auteurs des fusillades sur les terrasses du 11e arrondissement (Brahim Abdeslam, Chakib Akrouh et Abdelhamid Abaaoud) étaient de nationalité belge et le dernier belgo-marocain. Bilal Hadfi, un des kamikazes du Stade de France, était français tout comme Salah Abdeslam, seul survivant des commandos de la mort. Seuls Ammar Ramadan Mansour Mohamad al-Sabaawi et Mohammad al-Mahmod qui ont attaqué les abords du stade de France étaient étrangers: ils étaient irakiens et avaient transité par la Grèce pour rejoindre l'Hexagone.

Éric Zemmour "tombe dans le piège" des terroristes

Six ans après les attentats, le Premier ministre Jean Castex, notamment accompagné de la maire de Paris Anne Hidalgo, se rendra sur les lieux des tueries. C'est un "jour de rassemblement", estime Juliette Méadel. "On doit rendre hommage et mettre de côté ces espèces d'invectives qui sont stériles et destructrices."

L'ancienne socialiste s'inquiète aussi de ces propos "dangereux". Les terroristes "attendent que la France se divise (...) or si nous voulons combattre ce fondamentalisme islamiste, il faut absolument que l'on reste unis", analyse-t-elle. Pour la femme politique, Éric Zemmour "tombe dans le piège grossier qui est tendu par l'islamisme fondamentaliste en cherchant la division" et "joue ce jeu-là".

Alors que les victimes sont marquées par l'épreuve du procès, qui ravive leurs blessures depuis son ouverture en septembre, ces propos "rajoutent de la violence, du dénigrement et de la douleur à la douleur", fustige Juliette Méadel. De son côté, l'ancien président français François Hollande n'a pas souhaité réagir.

Article original publié sur BFMTV.com