13 novembre: Hollande répond aux attaques de Zemmour point par point

François Hollande, invité de Radio J le 14 novembre 2021 (Photo: Radio J)
François Hollande, invité de Radio J le 14 novembre 2021 (Photo: Radio J)

POLITIQUE - C’est une réponse en règle. Attaqué directement par Éric Zemmour sur sa gestion des attentats du 13 novembre, sur les lieux mêmes du drame et en pleines commémorations, ce qui a été immédiatement dénoncé par les associations de victime, François Hollande a pris la parole ce dimanche 14 novembre.

Invité de Radio J, l’ex-président a d’abord souhaité clarifier les propos qu’il a tenus devant la cour d’Assises où se tient en ce moment le procès des attentats et interprétés par Éric Zemmour depuis le 12 novembre. “Chaque jour, nous étions sous la menace. Le 12 comme le 14. Nous savions qu’il y avait des opérations qui se préparaient, que des individus s’étaient placés dans le flux de réfugiés pour tromper la vigilance. Mais nous ne savions pas où, quand et comment ils allaient nous frapper”, disait l’ancien chef de l’État mercredi 10 novembre devant la Cour.

Nous savions qu’il y avait des risques, quand un million de personnes arrivent, on peut penser qu’il y a un risque.François Hollande sur Radio J.

Deux jours plus tard, Éric Zemmour reprend cette phrase pour affirmer qu’Hollande “savait” qu’il y aurait ces attaques, laissant entendre que le président d’alors aurait laissé faire. “Le pouvoir était au courant du danger et il a préféré que des Français meurent plutôt que d’empêcher des migrants de venir en France” a lancé le polémiste depuis Bordeaux le 12 novembre.

Loin de s’arrêter là, le presque candidat se déplace le lendemain, jour des commémorations du 13 novembre, en personne sur les lieux des attentats et réitère son attaque contre Hollande devant le Bataclan. Une première qui a choqué les associations de victime alors que le jour des commémorations est traditionnellement tenu en dehors des polémiques politiciennes: “Tous les pouvoirs publics ne prennent pas conscience qu’une guerre de civilisation nous est menée sur notre sol. (..) Être président de la République ce n’est pas seulement organiser des marches blanches, ou, comme le dit monsieur Hollande, ne pas vouloir diviser les Français. C’est les protéger”, a-t-il lancé.

François Hollande a pris une décision criminelle en laissant les frontières ouvertes.Eric Zemmour, le 13 novembre devant le Bataclan

Sur place, Zemmour va plus loin encore que la veille et pointe “une décision criminelle” de la part de François Hollande “en laissant les frontières ouvertes alors même que pour une fois les accords de Schengen pouvaient être suspendus”. Invitée d’Europe 1 ce dimanche 14 novembre, Marion Maréchal ex-Le Pen a dit “ne pas comprendre la polémique”.

Sur Radio J, Hollande bat en brèche ces interprétations et précise son propos tenu devant la Cour d’Assises mercredi: ”Nous savions qu’il y avait des risques, quand un million de personnes arrivent, on peut penser qu’il y a un risque”.

Et de citer les mesures prises par son ministre de l’Intérieur de l’époque, Bernard Cazeneuve: “Tout ce que nous avons fait avant les attentats visait justement à contrôler les frontières de l’Union européenne”, rappelle l’ancien chef de l’État qui cite “le renforcement de Frontex, les renforcements humains, l’échange d’informations entre pays européens et les grandes avancées comme le PNR qui permettait d’échanger des informations sur les passagers aériens”. “C’est en cela que ses déclarations sont infondées”, appuie le socialiste qui rappelle également que la plupart des terroristes impliqués “sont des citoyens européens” qui ne se sont pas passés par ces voies migratoires de 2015.

“Dérive” et “manipulation”

François Hollande poursuit sa diatribe en dénonçant des propos “indignes et indécents” de la part “de l’extrême droite et d’Éric Zemmour”. “C’est indécent par rapport aux victimes, devant le Bataclan, de dire que c’est le président de l’époque qui n’aurait pas fait son devoir, de parler de guerre de civilisation devant le bâtiment et de laisser penser que ceux qui ont dirigé la France sont des criminels”, a-t-il énuméré.

Ça voudrait dire que les terroristes et les dirigeants sont coresponsables, et c’est en ce sens que c’est indigne”, a-t-il ajouté en accusant Éric Zemmour de faire le jeu des terroristes qui “souhaitent notre division”. “C’est une dérive pas seulement verbale”, a-t-il asséné en parlant d’“hystérisation” et de “manipulation”. “Ceux qui font de telles mises en cause de la France devraient être mis de côté dans le pacte républicain”, a-t-il encore souhaité, renvoyant médias et politiques à leurs “responsabilités” pour “ne pas créer de divisions”.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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