100 espèces dont ce "poisson à pattes" : les merveilles des abysses au large du Chili révélées par une expédition scientifique
Un groupe international de scientifiques à bord d'une récente expédition de l'Institut océanographique Schmidt aurait découvert une centaine de nouvelles espèces vivant sur des monts sous-marins au large des côtes du Chili.
On se pince pour y croire. Mais cet animal est bien réel. Il a été filmé au large du Chili par le Schmidt Ocean Institute, une organisation privée américaine. Sous cet air tricoté, digne du Muppet show, il y a un Chaunacops sp., un poisson qui se déplace en marchant sur ses nageoires.
"Il me rappelle le Chaunax pictus que j'avais vu en plongée dans l'Atlantique nord dans les années 80, réagit auprès de Sciences et Avenir le biologiste Michel Segonzac, qui a participé pour l'Ifremer à des expéditions scientifiques dans tous les océans. C'était une vraie surprise, nous étions à plus de 3000 mètres de profondeur, et ces 'poissons qui marchent' n'étaient connus que vivant à quelques centaines de mètres de profondeur seulement". Le spécimen filmé ici a été vu à 1388 mètres de fond. Il est peut-être le représentant d'une nouvelle espèce, estiment les chercheurs de la récente expédition du Schmidt Ocean Institute.
Un robot vers les monts sous-marins
L'équipe, dirigée par le biologiste marin Javier Sellanes de l'Universidad Católica del Norte (Chili), a utilisé un robot sous-marin (ROV, pour Remotely Operated Vehicle) commandé en surface depuis le navire scientifique Falkor (too), capable de plonger jusqu'à 4500 mètres de profondeurs. L'engin a exploré les abysses du sud-est de l'océan Pacifique, plus précisément les crêtes Nazca et Salas y Gómez, des haut-fonds situés à 2500 km des côtes chiliennes, non loin de l'île de Pâques.
Les sites des plongées de l'expédition. Schmidt Ocean Institute
La mission a ainsi permis d'explorer des profondeurs à des distances au-delà des eaux territoriales chiliennes. L'ambition des scientifiques est de s'efforcer d'en dresser la diversité animale, pour montrer la nécessité de protéger les zones de grands fonds.
Déjà l'équipe de Javier Sellanes aurait pré-identifié pas moins d'une centaine d'espèces, parmi lesquelles des coraux de grandes profondeurs et des éponges marines. Ou cette galathée, un crustacé décapode dont les espèces sont très[...]
Lire la suite sur sciencesetavenir.fr