100 ans de Disney : « Aladdin » , ce film qui relève du génie
Et si la véritable renaissance - ou résilience - de Disney avait pour nom Aladdin ? Certes, La Belle et la Bête redonna au studio sa couronne après la crise traversée dans les années 1980, mais la vraie rupture créative est peut-être dans ce projet pas tout à fait comme les autres. Une anecdote résume parfaitement le Zeitgeist qui règne à Burbank en ce printemps 1991. Alors que l'animateur Andreas Deja travaillait sur le colérique Gaston dans La Belle et la Bête (il sera ensuite appelé à façonner le maléfique Jafar), l'un de ses assistants, qui venait de découvrir les premières esquisses d'Aladdin, fit irruption dans son bureau : « Sais-tu ce qu'ils sont en train de faire là-bas au génie d'Aladdin ? Ils le transforment en Arnold Schwarzenegger ! » Andreas Deja, sceptique, lui rétorqua : « Impossible. On ne peut pas faire ça, on ne peut pas le transformer en acteur contemporain. » Son assistant de lui répondre : « Et pourtant, c'est ce qu'ils font. Et tout un tas de trucs du même ordre. Tu n'en croirais pas tes yeux. »
Chez Disney, les grandes manœuvres ont commencé sous l'impulsion de Jeffrey Katzenberg, mogul en chef, depuis 1984, d'un empire vacillant. Son implication dans le processus d'« Aladdin » est totale, et jamais peut-être depuis Walt Disney lui-même un directeur des studios ne s'est à ce point investi dans la chaîne de création. Lucide sur le poids de ce lourd héritage artistique, il déclarait au Los Angeles Times, en novembre 1992 : [...] Lire la suite