1,2,3,4… Les corneilles comptent à haute voix comme les enfants en bas âge

On les savait déjà capables de reconnaître les visages et les voix humaines, de casser des noix en les déposant sur une route pour qu’une voiture passe dessus, mais aussi de compter jusqu’à 30.

Nouvelle preuve de l’intelligence des corneilles noires (Corvus corone) : elles savent compter à haute voix, comme des enfants en bas âge, d’après une étude publiée dans la revue scientifique Science en mai 2024.

Les corneilles appartiennent à la famille des corvidés, qui comprend aussi la famille les corbeaux, les pies et les geais.. PHOTO WINANTS J.M./Leemage/AFP
Les corneilles appartiennent à la famille des corvidés, qui comprend aussi la famille les corbeaux, les pies et les geais.. PHOTO WINANTS J.M./Leemage/AFP

Pour comprendre la prouesse accomplie par ces oiseaux, il faut se souvenir comment compte un jeune enfant. “Si on lui demande combien il y a de pommes dans un groupe de trois pommes, l’enfant va probablement dire ‘un, deux, trois’”, rappelle Popular Science.

Les corneilles font la même chose, et à notre connaissance, ce sont les seuls animaux, hormis nous, à pouvoir le faire.

La chercheuse Diana Liao et ses collègues de l’université de Tübingen, en Allemagne, ont imaginé une expérience originale.

Ils ont commencé par apprendre à trois corneilles à croasser sur commande. Puis ils les ont entraînées “à produire un à quatre cris (un ‘croa’) selon le chiffre (1,2,3,4) qui leur était présenté ou le son qu’elles entendaient”, décrit Science.

Par exemple, le son d’une corde de guitare devait engendrer un “croa” et un roulement de tambour trois “croas”. Au cours de leur apprentissage, les passereaux recevaient en récompense un insecte à manger lorsqu’ils réussissaient l’exercice.

A Dacca (Bangladesh), en août 2004.. PHOTO Rafiquar Rahman / REUTERS
A Dacca (Bangladesh), en août 2004.. PHOTO Rafiquar Rahman / REUTERS

En analysant les enregistrements, les éthologues se sont rendu compte que les corneilles étaient capables d’émettre le nombre requis de “croas”, mais aussi que “le premier cri d’une série différait significativement selon le nombre de cris qui allaient suivre”, rapporte Popular Science. Ce qui signifie que ces oiseaux “prévoient le nombre de cris qu’ils vont émettre avant de commencer à les vocaliser”, précise Diana Liao. D’ailleurs, plus la séquence comportait de “croas”, plus le délai avant que la vocalisation commence était long.

Interrogé par le magazine américain, John Marzluff, spécialiste des corvidés à l’université de Washington, considère qu’il s’agit du “résultat le plus important”.

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