Les îles Féroé touchées par leur plus importante grève en vingt ans

Situé entre l’Écosse et l’Islande, l’archipel autonome des Féroé connaît sa plus grave crise sociale depuis deux décennies. Un mouvement de grève dont les conséquences les plus concrètes sont, pour ses quelque 54 000 habitants répartis sur plus de 20 îles, l’impossibilité de se déplacer en bateau ou en voiture (sauf les modèles électriques), de laisser les enfants à la crèche ou encore de trouver des produits frais dans les magasins.

Depuis la mi-mai, quelque 5 000 employés – soit près de 10 % de la population totale – ont cessé le travail à l’appel des syndicats couvrant les secteurs des ports, des transports, des usines de poisson, du nettoyage et du ramassage de poubelles, explique le quotidien danois Jyllands-Posten.

Autant de catégories de personnes mal payées dont les revenus ont souffert de l’inflation “au point de sentir qu’il est devenu impossible de s’en sortir financièrement”, précise Susanna Olsen, professeure de sciences sociales à l’université des Féroé, interviewée par ce journal.

Aussi les syndicats revendiquent-ils pour leurs adhérents des hausses de salaire de 13 % à 15 %, alors que les employeurs leur proposent 9 %, précise un responsable de Kringvarp, la radiotélévision publique locale (en langue féringienne), au site de la chaîne de télévision danoise TV2.

“Bras de fer”

Les négociations, tenues dans le cadre du renouvellement d’une convention collective portant sur les secteurs concernés, ont échoué. D’où ce mouvement de grève inhabituel. “C’est un bras de fer entre syndicats et employeurs, on n’a pas vécu ça ici depuis vingt ans”, constate Susanna Olsen.

Résultat, l’archipel, très dépendant des importations, n’est plus approvisionné, notamment en carburants. Depuis le week-end des 25 et 26 mai, les automobilistes ne peuvent plus acheter de l’essence ni du diesel. Les autobus restent dans les dépôts. Seules les ambulances ont accès à des stocks de réserve.

Les magasins et supermarchés ont vite été vidés des produits de première nécessité par des clients anxieux de faire des réserves. Les fruits, les légumes, les œufs, la farine et les produits surgelés viennent à manquer. Kathrine Bitsch, une médecin danoise qui travaille à hôpital de Torshavn, la capitale du territoire autonome, a confié à Jyllands-Posten ne se nourrir que de “flocons d’avoine avec du lait”.

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