"Évitons d'importer cette haine en France" : l'émotion de Tomer Sisley face à la guerre entre Israël et le Hamas

L'acteur franco-israélien était ce mercredi sur le plateau de BFMTV pour dénoncer les "amalgames" qui se multiplient depuis les attaques terroristes du Hamas en Israël.

"Je pleure tous les jours depuis samedi." Tomer Sisley était ce mercredi sur le plateau de BFMTV pour dénoncer les "amalgames" qui se multiplient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, qui a fait plus de 1.200 morts depuis samedi dernier.

"J'ai du mal à m'exprimer. J'ai du mal à travailler. J'ai du mal à passer mes journées normalement", explique en préambule le comédien, visiblement très ému. "Si je suis là aujourd'hui, c'est parce que je vois bien que tout le monde n'est pas forcément d'accord avec ce qui se passe."

Et d'ajouter: "Je voudrais qu'on cesse de faire des amalgames (...) Je voudrais rappeler qu'Israël est une démocratie multiculturelle dans laquelle il y a environ 20% d'Arabes. Ils vivent avec les mêmes droits. Ils ont la même vie. Ils bénéficient des mêmes infrastructures. Ils ont le même droit de vote."

"Être pro-palestinien, c'est condamner le Hamas"

"La grande majorité des Israéliens sont pour la paix et sont pour un gouvernement palestinien", insiste encore le comédien franco-israélien, qui cite l'exemple de son frère, habitant d'un kibboutz qui possède un drapeau palestinien dans son salon. "Je voudrais rappeler qu'aujourd'hui, être pro-palestinien, c'est condamner le Hamas (...) Le Hamas ne peut pas représenter aujourd'hui la voix des Palestiniens."

"C'est un pays (Israël) qui n'est pas parfait, mais aucune démocratie ne l'est", reconnaît Tomer Sisley. "C'est avant tout un pays dans lequel les gens votent pour leur gouvernement. Et comme dans n'importe quelle démocratie, la moitié de la population n'est pas d'accord avec son propre gouvernement. On peut critiquer Israël, mais il ne faut pas faire d'amalgame entre juif, Israélien, gouvernement israélien et l'État d'Israël."

"Évitons d'importer cette haine en France", martèle l'acteur. "Elle existe déjà là-bas depuis tant d'années. En Israël, on lutte contre ça. Ne faisons pas d'amalgame. Ne pensons pas que tous les Israéliens pensent la même chose ou que tous les Palestiniens pensent la même chose. On va trop vite. On met trop de choses dans le même sac. Encore une fois, le Hamas ne représente pas les Palestiniens."

Concernant le silence des artistes, déploré par l'animateur Arthur et le dessinateur Joann Sfar, Tomer Sisley estime qu'il "est compliqué de s'exprimer sur ce sujet": "Quand on mène une carrière d'artiste en France, c'est difficile de prendre position. On risque de le payer cher." Et de conclure: "C'est le moment d'ouvrir sa gueule, pour dire que ça n'est pas admissible."

Article original publié sur BFMTV.com

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