Étudiante bloquée à Sciences Po: Renaissance demande une audition de tous les chefs d'établissement
Prendre le problème à la racine. Dans un communiqué daté du mercredi 13 mars, dix-neuf députés Renaissance ont saisi la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation, après le blocage d'une étudiante à l'entrée d'une salle de Sciences Po Paris lors d'une mobilisation pro-palestinienne mardi 12 mars.
"Eu égard au contexte actuel, nous souhaitons que la Commission procède très rapidement à l'audition des chefs d'établissements de l'enseignement supérieur", demandent-ils à sa présidente issue du parti de la majorité Horizons, Isabelle Rauch.
"Une ligne rouge a été franchie"
Dans ce communiqué publié sur X (ex-Twitter) par la députée Renaissance Caroline Yadan, ces députés se disent "convaincus que l'enseignement supérieur" qu'ils qualifient de "berceau de notre intelligence collective et des talents de demain" doit rester "un espace de dialogue, d'échanges constructifs".
"La confrontation des idées doit être préservée à tout prix à condition qu'elle s'inscrive dans le respect de nos valeurs républicaines", ajoutent-ils.
"Face à l'instauration de ce climat délétère de terreur et ces agissements intolérables, nous demandons avec mes collègues, à ce que la Commission des Affaires culturelles et de l'Éducation procède rapidement à l'audition des chefs d'établissements de l'enseignement supérieur", écrit Caroline Yadan sur X. "Une ligne rouge a été franchie" à Sciences Po ce mardi, estime-t-elle.
La majorité condamne très fermement
Plusieurs membres du gouvernement ont dénoncé cet incident. "Nos établissements sont des lieux d'études et de débats (...) Il est intolérable et choquant d'y subir la moindre discrimination, la moindre incitation à la haine", a condamné sur X la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau.
Emmanuel Macron a dénoncé mercredi lors du Conseil des ministres des propos "inqualifiables et parfaitement intolérables". Le chef de l'État "a rappelé avec clarté et fermeté sa position: oui, les établissements universitaires sont autonomes, mais cette autonomie ne justifie en aucun cas le moindre début de séparatisme", selon la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot.
Gabriel Attal, a, lui, annoncé devant le conseil d'administration de Sciences Po que son gouvernement allait saisir la justice, via l'article 40 de procédure pénale, pour "déterminer ce qu'il s'est passé" mardi dans l'établissement.