Une étude quantifie le lien entre émissions de CO2 et déclin des ours polaires

Quantifier l'impact d'une certaine quantité d'émissions de gaz à effet de serre sur les ours polaires n'avait pour le moment jamais été fait.

Les ours polaires symbolisent depuis longtemps déjà les dégâts causés par le changement climatique, qui fait fondre la banquise dont dépend leur survie. Mais quantifier l'impact d'une seule centrale à charbon sur ces emblématiques mammifères n'avait pour le moment jamais été fait.

Une nouvelle étude, publiée le 31 août 2023 dans la revue Science, montre qu'il est désormais possible de calculer le lien direct entre une certaine quantité d'émissions de gaz à effet de serre, et le nombre de jours sans glace dans les zones habitées par les ours - ce qui affecte en retour le pourcentage d'ours atteignant l'âge adulte. Grâce à ce degré de précision, les auteurs de cette étude espèrent pouvoir remédier à ce qui est perçu comme une faille de la loi américaine.

Casser l'argumentaire

Les ours polaires sont en effet classés comme espèce menacée depuis 2008, sous la protection de la loi américaine sur les espèces en voie de disparition. Mais un argumentaire juridique, publié la même année, empêche que cette loi soit utilisée pour évaluer de nouveaux permis de projets d'énergies fossiles à la lumière de considérations climatiques, et de leur impact sur ces espèces.

Rédigé par David Bernhardt, un avocat de l'administration du président républicain George W. Bush, cet argumentaire faisait valoir que la science était incapable de distinguer l'impact d'une source spécifique de gaz à effet de serre, par rapport à l'impact de la globalité des émissions. "Nous avons présenté les informations nécessaires pour casser" cet argumentaire, a déclaré à l'AFP l'un des auteurs de l'étude, Steven Amstrup.

Survie des oursons

Les ours polaires ont besoin de la banquise pour chasser les phoques, se déplacer ou encore se reproduire. Quand celle-ci fond en été, ils se retirent dans les terres ou sur la glace loin des côtes, où ils peuvent rester longtemps sans manger. Ces périodes de jeûne s'allongent à mesure que le réchauffement climatique s'intensifie.

Une étude majeure publiée en 2020 avait été l[...]

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