Étude de Didier Raoult sur le Covid : l’ANSM saisit la justice

L’agence nationale de sûreté du médicament (ANSM) reproche au microbiologiste et à l’IHU de Marseille d’avoir mené une étude non autorisée sur plus de 30 000 patients atteints du Covid.

L’agence nationale du médicament (ANSM) a annoncé jeudi 8 juin avoir saisi de nouveau la justice sur des dysfonctionnements de l’IHU de Marseille à l’ère Raoult, cette fois sur un essai clinique non autorisé sur des patients atteints de Covid-19.

« L’ANSM a saisi de nouveau la justice », a annoncé une porte-parole à l’AFP, après analyse d’une étude sur plus de 30 000 patients Covid publiée, entre autres, par Didier Raoult. Cette étude « peut être qualifiée de RIPH (recherche impliquant la personne humaine, NDLR) de catégorie 1 » et aurait donc « dû bénéficier d’un avis favorable d’un comité de protection des personnes et d’une autorisation de l’ANSM ».

Une perquisition fin mai

Dans une tribune publiée dans Le Monde fin mai, seize sociétés savantes de médecine avaient interpellées les autorités pour ce qu’elles qualifiaient de « plus grand essai thérapeutique “sauvage” connu ». Elles reprochent notamment à Didier Raoult et aux scientifiques de l’IHU « la prescription systématique, aux patients atteints de Covid-19 (...) de médicaments aussi variés que l’hydroxychloroquine, le zinc, l’ivermectine ou l’azithromycine (...) sans bases pharmacologiques solides, et en l’absence de toute preuve d’efficacité ».

C’est à la suite de précédents signalements de l’ANSM que le parquet de Marseille avait ouvert, le 14 juillet 2022, une information judiciaire sur des essais cliniques effectués à l’IHU, pour « faux en écriture », « usage de faux en écriture » et « recherche interventionnelle impliquant une personne humaine non justifiée par sa prise en charge habituelle sans obtention de l’avis du comité de protection des personnes et de l’autorisation de l’ANSM ».

Dans le cadre de cette information judiciaire, les gendarmes de l’Oclaesp (l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique) sont intervenus ce mercredi 31 mai à l’IHU de Marseille pour procéder à la perquisition de documents relatifs à ces essais cliniques réalisés entre 2021 et 2022.

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