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"On m'a étranglée" : une manifestante contre la réforme des retraites dénonce des violences policières

Laura, victime présumée de violences policières, raconte à BFMTV ce qui lui est arrivé lors de la manifestation spontanée contre le gouvernement et la réforme des retraites survenue samedi soir à Paris.

"Je me suis fait arrêter très rapidement". Depuis plusieurs jours, des rassemblements et manifestations spontanées ont lieu partout en France après le recours au 49.3 par le gouvernement pour faire adopter la réforme des retraites. Un choix qualifié de "passage en force" et même de "déni de démocratie" par les opposants au texte. Lors de ces mouvements de contestations, de nombreuses personnes ont été interpellées, notamment à Paris.

Laura, étudiante de 25 ans, se trouvait samedi soir à Paris au rassemblement improvisé qui s'est formé place d'Italie. Vers 22h, soit deux heures après l'appel à la dispersion par les organisateurs du rassemblement, la jeune femme se trouve toujours sur place accompagnée d'une amie, en train de fumer une dernière cigarette avant de quitter les lieux. C'est à ce moment-là que, selon elle, des policiers arrivent et leur demandent de partir.

"Je me suis fait arrêter très rapidement. On m'a pris et on m'a étranglé", témoigne l''étudiante au micro de BFMTV.

Elle et son amie arrêtées "de manière sadique"

Laura raconte que d'autres policiers sont ensuite arrivés et se sont dirigés vers son amie, "l'ont écrasée et menottée, l'ont frappée, étranglée".

"Je ne l'ai pas quitté des yeux j'avais très peur pour elle", ajoute-t-elle.

Selon Laura les policiers ont ensuite passé des menottes en plastique "extrêmement serrées, de manière sadique" aux mains. Au cours de cette soirée, 122 personnes ont été interpellées, dont 110 lors de la manifestation dans le 13e arrondissement, a appris BFMTV du ministère de l'intérieur.

Son amie, une étudiante d'origine iranienne âgée de 25 ans très engagée dans les combats pour les femmes en Iran et habituée des manifestations, a comparu aujourd'hui et été déférée pour violences notamment, outrages et rébellion. Elle a toutefois demandé un délai pour être jugée et attend la date de son procès, encore sous mains policières. Elle nie les faits qui lui sont reprochés, à savoir des insultes envers des policiers et une morsure sur l'une des policières.

Laura et son amie n'ont pas encore déposé plainte mais réfléchissent à la suite à donner à cette affaire. De multiples cas de violences policières commises au cours de rassemblements contre la réforme ont été signalés et filmés ces derniers jours.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Réforme des retraites : "moi, je bloquerais Paris", les manifestants bien décidés à poursuivre la mobilisation, 49-3 ou pas