Les étrangers interdits d’achat immobilier au Canada jusqu’en 2027
En décidant de prolonger jusqu’en 2027 l’interdiction pour les entreprises étrangères et tous ceux qui ne sont pas des citoyens ou des résidents permanents d’acquérir de propriétés résidentielles au Canada, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déclaré que son gouvernement entend utiliser tous les moyens à sa disposition pour rendre les logements plus abordables : “Nous veillerons à ce que les logements servent de domicile aux familles canadiennes et qu’ils ne deviennent pas des actifs financiers spéculatifs.”
Cette décision, dit The Globe and Mail, “fait suite à l’annonce par Ottawa, il y a deux semaines, de la mise en place d’un plafond pour les étudiants internationaux autorisés à entrer au Canada, une autre tentative de freiner la crise du logement en limitant la demande de logements canadiens provenant de l’extérieur des frontières du pays”.
Décision politique ?
Les experts se questionnent quant à l’efficacité de l’interdiction d’achat de résidences par des étrangers. Le directeur de l’Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine, Ray Sullivan, dit que cela ne résout en rien le problème de l’offre qui fait grimper les coûts :
“C’est une solution politique facile que de porter le blâme sur les gens qui ne sont pas dans le pays.”
Le président de la société immobilière RE/MAX Canada, Christopher Alexander, affirme que les acheteurs étrangers ne représentent que 4 % de toutes les transactions immobilières dans le pays, rendant leur effet peu significatif sur l’accessibilité aux logements. Benoit Ste-Marie, qui était, jusqu’en janvier 2024, le directeur général de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec, indique à Radio-Canada que l’interdiction visait au départ les Chinois qui avaient une approche spéculative, mais qu’elle a fini par toucher différents profils d’immigrants cherchant à se loger : “Bloquer l’achat accentue la pression sur le [marché] locatif.”
Le Toronto Star rappelle que l’interdiction a été amendée en mars 2023 par crainte que cela n’affecte la construction de nouvelles maisons, ce qui fait que “l’interdiction d’acheter est limitée à des zones géographiques spécifiques, et qu’il existe plusieurs exceptions quant à savoir qui est effectivement autorisé à acheter une propriété”.
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