Une étrange et inédite élongation crânienne observée chez trois femmes vikings

Les squelettes de trois femmes retrouvés sur l'île suédoise de Gotland, en mer Baltique, présentant une importante déformation au niveau du crâne, questionnent les chercheurs. Si cette modification corporelle extrême est connue chez des populations du sud de l'Europe, elle n'avait encore été jamais observée dans la région scandinave à l'ère viking.

Elles sont au nombre de trois. Trois femmes, enterrées à trois endroits distincts de l’île de Gotland - vaste terre suédoise située au milieu de la mer Baltique -, ayant subi une élongation crânienne qui leur a assurément conféré, de leur vivant, une spectaculaire apparence. Toutes auraient vécu vers la fin du 11e siècle, au crépuscule de l’ère viking.

Dans une étude publiée fin février 2024 dans la revue Current Swedish Archaeology, deux chercheurs allemands se penchent en détails sur ces cas uniques en Scandinavie, référencés uniquement à Gotland, même si les modifications corporelles sont une tradition connue des chercheurs dans certaines sociétés nordiques.

Une influence venue de l'Europe du Sud-Est

Selon les auteurs de la publication, les archéologues Matthias Toplak et Lukas Kerk, l’élongation crânienne serait une pratique arrivée en Scandinavie depuis l'Europe du Sud-Est, et notamment depuis la Bulgarie, où plusieurs exemples ont été référencés entre le 9e et le 11e siècle.

Il se pourrait ainsi que les trois femmes, respectivement trouvées sur les sites de Havor, Ire et Kvie, soient elles-mêmes nées en Europe du Sud-Est, "peut-être en tant qu'enfants de commerçants de Gotland ou de la Baltique orientale", et que leur crâne ait été modifié dans cette région au cours de leurs premières années de vie, avancent les chercheurs.

Le crâne artificiellement modifié de la tombe 192 d'Harvor. Crédits : SHM/Johnny Karlsson

"Nous pensons que cette coutume pourrait avoir été utilisée comme signe d'identification par un groupe fermé de marchands", écrivent les chercheurs. L’autre possibilité évoquée par Matthias Toplak et Lukas Kerk est que la déformation a été opérée sur l'île de Gotland, signifiant qu’il s’agirait d’une pratique dont on ignorait qu’elle avait été adoptée par certains peuples vikings.

Les trois femmes pourraient avoir des antécédents communs en raison de la datation chronologique rapprochée de leurs trois sépultures, et surtout de l'exécution "très simi[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi