Un étrange dinosaure incite à repenser la façon dont les oiseaux ont évolué

L’année dernière, le fossile d’une étrange créature vieille d’environ 150 millions d’années a été découvert sur un site près de Nanping, dans la province du Fujian, en Chine. Il s’agit d’un dinosaure ressemblant à un oiseau de la taille d’un coq, appartenant à une nouvelle espèce baptisée Fujianvenator prodigiosus par les chercheurs, qui la décrivent dans Nature le 6 septembre. Aucun dinosaure n’avait jamais été trouvé à cet endroit jusque-là.

“Cette créature, dotée de jambes étrangement dégingandées, était probablement incapable de voler. Par ailleurs, elle ne s’inscrit pas dans la théorie communément admise de l’évolution des oiseaux”, relève la revue scientifique dans un article grand public. La plupart des paléontologues considèrent que le premier oiseau est le dinosaure à plumes Archéoptéryx, qui vivait au jurassique et dont des fossiles ont été déterrés en Allemagne.

Mais cette étude s’ajoute aux données de plus en plus nombreuses qui étayent la théorie selon laquelle, à l’époque d’Archéoptéryx, les dinosaures avaient déjà évolué pour donner naissance à différentes espèces d’oiseaux”, indique Mark Loewen, paléontologue à l’université de l’Utah, qui n’a pas participé à ces travaux. “Au jurassique, les dinosaures présentant des caractéristiques proches des oiseaux occupaient sans doute diverses niches écologiques”, insiste de son côté Hailu You, paléontologue à l’Académie chinoise des sciences de Pékin, et coauteur de l’étude.

La forme de ses longues pattes, différente de celles des théropodes aviaires et non aviaires du mésozoïque, laisse penser que Fujianvenator prodigiosus vivait dans les marécages, comme un échassier, ou alors qu’il était particulièrement adapté à la course. Pour savoir si ce type de patte correspond à une adaptation à la vie dans les marais ou à la course à grande vitesse, les chercheurs devraient examiner ses extrémités, mais elles sont très mal conservées. “L’écologie de Fujianvenator reste une question ouverte à ce stade”, écrivent les auteurs.

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