Les États-Unis tuent un chef d’une milice pro-Iran à Bagdad
“Une frappe américaine à Bagdad tue un commandant d’une milice soutenue par l’Iran”, a rapporté The New York Times le 7 février. L’assassinat ciblé de l’un des chefs de Kataeb Hezbollah, organisation armée chiite en Irak, annoncé par le Pentagone, “prolonge une série de frappes en représailles aux attaques contre des troupes de Washington dans la région, notamment celle qui a tué trois Américains en Jordanie”.
Le président Biden avait promis que la réponse américaine “allait continuer”, rappelle le journal, et un responsable des États-Unis “affirme que [ces derniers] se réservent le droit de cibler d’autres dirigeants et commandants de milices chiites”.
Vives réactions en Irak
“Des vidéos de la scène montraient la destruction d’un véhicule dans un quartier de l’est de Bagdad, ainsi qu’un incendie”, ajoute le New York Times. Des sources de la milice irakienne et des Gardiens de la révolution, bras armé du régime iranien, affirment que deux commandants ont été tués. Des témoins indiquent aussi que deux cartes d’identité ont été retrouvées.
“En réaction à cette frappe, des foules se sont rassemblées dans les rues de Bagdad, scandant ‘L’Amérique est le démon’”, poursuit le journal. Un porte-parole des services de sécurité irakiens évoque “une agression”.
“La frappe de mercredi – sur un boulevard commerçant et animé de la capitale – semble destinée à attiser les tensions persistantes entre les États-Unis et l’Irak”, s’inquiète The Washington Post.
L’Irak ciblé, pas l’Iran
L’opération s’est attiré “la condamnation rapide de l’armée irakienne, redoublant aussi les appels pour qu’elle mette fin à son partenariat avec Washington”. Comme le rappelle le quotidien, “les forces américaines se trouvent en Irak à l’invitation du gouvernement irakien, mais les deux parties ont entamé des discussions formelles […] en vue de réduire la présence des troupes de la coalition sous l’égide de Washington”, qui avait été constituée pour vaincre Daech.
L’administration Biden évite soigneusement de faire payer à l’Iran lui-même les nombreuses attaques de ses affidés depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, explique au journal Jonathan Lord, spécialiste du Moyen-Orient au Center for a New American Security, un institut de réflexion. “Il semble que les États-Unis soient prêts à prendre le risque de voir Bagdad tolérer de moins en moins leur présence militaire – en public, du moins – plutôt que de risquer une escalade dans toute la région en ciblant directement l’Iran.”
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