Aux États-Unis, le sénat d’Arizona abolit une loi de 1864 interdisant l’avortement

Photo d’une manifestation par des militants d’« Arizona for Abortion Access » le 17 avril.
REBECCA NOBLE / Getty Images via AFP Photo d’une manifestation par des militants d’« Arizona for Abortion Access » le 17 avril.

ÉTATS-UNIS - « Cette interdiction totale de l’avortement aurait mis en prison des médecins, menacée la vie de femmes ». La chambre haute du Parlement de l’Arizona a finalement voté, mercredi 1er mai, l’abrogation d’une loi interdisant quasiment tout avortement dans l’État. Datant de 1864, cette loi avait été jugée applicable début avril par la cour suprême locale.

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L’abrogation de ce texte a été décidée à 16 voix pour et 14 contre. Celui-ci interdisait toute interruption volontaire de grossesse dès le moment de la conception, sauf si la vie de la mère est en danger, le viol et l’inceste n’étant pas considérés comme des exceptions valables, selon cette loi.

Celle interdiction doit désormais être promulguée par Katie Hobbs, la gouverneure démocrate de l’Arizona, qui s’est dit « heureuse » de ce vote au Sénat de l’Arizona, affirmant « avoir hâte de promulguer cette abrogation ».

« Cette interdiction totale de l’avortement aurait mis en prison des médecins, menacée la vie de femmes à travers notre État, et arraché le droit de millions d’Arizoniennes », de décider de leur corps, a-t-elle ajouté.

Cette décision intervient alors que cette loi, longtemps restée en sommeil, était « désormais applicable », depuis le 9 avril dans l’État. Ce choix avait suscité une vive controverse dans le pays, étant condamnée par Joe Biden mais également critiquée de façon plus modérée par Donald Trump. L’arrêt prenait acte du revirement de jurisprudence de la Cour suprême des États-Unis qui a annulé en juin 2022 la garantie fédérale du droit à l’avortement.

L’avortement, un sujet au cœur de la présidentielle

Depuis cette décision redonnant aux États toute latitude pour légiférer dans ce domaine, une vingtaine ont interdit ou sévèrement restreint l’accès à l’IVG. En Arizona, la procureure générale démocrate, Kris Mayes, avait prévenu de longue date qu’elle n’engagerait aucune poursuite. Une décision qui aurait pu changer au gré des scrutins, les procureurs généraux étant élus aux États-Unis.

La décision « de réimposer une loi datant d’une époque où l’Arizona n’était pas un État, où la Guerre civile faisait rage et où les femmes ne pouvaient même pas voter, restera dans l’Histoire comme une tache sur notre État », avait-elle déploré le 9 avril.

Les promoteurs d’une initiative populaire avaient annoncé en avril avoir recueilli les signatures nécessaires pour obtenir un référendum afin d’inscrire l’avortement dans la Constitution de l’Arizona. Ce vote devrait avoir lieu en même temps que la présidentielle de novembre, comme ce sera par exemple le cas en Floride (sud-est), autre État décisif.

Le droit à l’avortement s’impose comme un sujet majeur de la campagne présidentielle aux États-Unis et l’Arizona fait partie des États pivots qui pourraient décider du résultat final.

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