Aux États-Unis, la ruée vers les petites villes du Sud

En 2020, les Américains ont été plus nombreux à déménager vers des villes de moins de 30 000 habitants que vers celles qui comptent plus de 80 000 habitants. Un phénomène lié à la crise sanitaire et à l’explosion du travail à distance, mais aussi à l’envie de vivre dans un environnement urbain à taille humaine – et dont les villes moyennes et petites du sud du pays, sont pour le moment les principales bénéficiaires, souligne The Economist.

En 2020, une trentaine de localités situées dans les monts Ozark, dans le nord-ouest de l’Arkansas, avaient fait campagne pour recruter de nouveaux habitants : à chaque nouvel arrivant, elles offraient 10 000 dollars et un vélo. “Désormais, ce type d’incitations est devenu inutile : au taux de migration actuel, la superficie des zones urbaines devrait doubler d’ici 2045 pour atteindre 1 million d’habitants.” L’heure est à la construction de nouveaux hôtels et à l’amélioration du réseau de transports publics. En septembre dernier, on annonçait la création de 11 000 nouveaux emplois dans la région.

Les flux migratoires vers la Sun Belt ne datent pas de la pandémie. Depuis dix ans, une nouvelle population noire et diplômée a rejoint des villes importantes comme Charlotte, en Caroline du Nord, ou Dallas, au Texas. Mais désormais, souligne The Economist, ce sont essentiellement les petites villes des régions concernées qui profitent du phénomène.

Plus que jamais “small is beautiful” aux États-Unis. D’ores et déjà, Daphné, en Alabama, une ville de 23 000 habitants située dans le golfe du Mexique, attire plus de nouvelles familles que Birmingham, la ville la plus importante de l’État. Spartanburg, en Caroline du Sud, 38 000 habitants, enregistre un taux d’immigration deux fois supérieur à celui de Charleston, sa voisine, avec ses 150 000 habitants.

“Un âge d’or s’annonce pour les petites villes du Sud”, diagnostique le magazine économique. La médaille a toutefois son revers, comme le montre l’évolution d’Austin, au Texas. Naguère connue surtout pour sa culture cool, la ville est devenue en quelques années une métropole technologique. “Entre 2010 et 2020 sa population a augmenté plus vite que celle de n’importe quelle autre grande ville américaine.” Mais Austin a bien de la peine aujourd’hui à loger ses quelque 2,3 millions d’habitants. Au bas mot, 152 000 logements abordables manqueraient à l’appel. “Le long des rues du centre-ville, les sans-abri se sont multipliés et la circulation est devenue infernale”, rapporte The Economist.

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