Les États-Unis risquent de faire exploser la mondialisation

La “nouvelle logique destructive” adoptée par les États-Unis “menace la mondialisation”, prévient The Economist, un brin alarmiste.

“Depuis 1945, l’économie mondiale fonctionne selon un système de règles et de normes garanti par l’Amérique” qui a entraîné une forte intégration économique, elle-même génératrice de croissance et de richesses. Or ce bel édifice est aujourd’hui mis en péril par le revirement de Washington, déplore le magazine libéral, en fervent partisan du libre-échange.

Avec sa loi dite “sur la réduction de l’inflation” (Inflation Reduction Act), qui prévoit de subventionner, à hauteur de plusieurs centaines de milliards de dollars, la production, aux États-Unis, “d’énergies vertes, de voitures électriques et de semi-conducteurs”, “le président Biden s’est affranchi des règles du libre marché pour mener une politique industrielle agressive”.

Ce faisant, “il a déclenché une dangereuse spirale protectionniste dans le monde.” À leur tour, certains États “n’ont rien de plus pressé que de subventionner l’industrie verte, d’attirer les industries de pays amis et ennemis, de limiter les flux de marchandises et de capitaux. L’égoïsme national prime désormais sur l’intérêt général.”

Et voici que s’ouvre une ère de “la pensée à somme nulle”, que l’on peut résumer par l’adage “votre gain est ma perte” (ou votre perte est mon gain). Pour illustrer cette menace qui pèse sur la mondialisation des échanges, l’hebdomadaire présente, en couverture, un dessin représentant des porte-conteneurs formant un sigma – symbole mathématique de la somme – engloutis par un tourbillon.

On l’aura compris, aux yeux du magazine britannique, rien de bon ne peut sortir d’une telle politique. Même si elle parvient à rebâtir l’industrie des États-Unis, elle fera du tort à tout le monde “en corrodant la sécurité mondiale, en freinant la croissance et en augmentant le coût de la transition verte.”

C’est pourquoi The Economist appelle Washington à se ressaisir pour “sauver l’ordre mondial”, éviter que “le système ne s’effondre complètement, privant des populations entières de leurs moyens d’existence et remettant en cause la démocratie libérale et l’économie de marché”. Et de conclure : “La tâche est immense et urgente. Le compte à rebours a commencé.”

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